Entretien avec Ahmed Tiab qui signe un polar social mettant en scène des jeunes radicalisés shootés aux vidéos de Daech à Marseille.
- Ahmed Tiab écrivain
Jeudi polar
avec : Ahmed Tiab, écrivain, pour Pour donner la mort, tapez 1, aux éditions de l’aube noire.
Les quartiers nord de Marseille sont souvent associés au trafic de drogue, aux règlements de comptes entre dealers qui à force ne font même plus la une des journaux et même sous le soleil, la misère est un puits sans fond. Voilà maintenant le cas inquiétant de nouveaux caïds, ces jeunes shootés aux vidéos de Daech qui se lancent dans le djihad. Ce sont eux qui sont au centre du polar social d'Ahmed Tiab et pour les affronter, le commissaire Massonnier et l’inspecteur Lotfi, deux flics par ailleurs amants ce qui n’est pas juste un détail quand on doit enquêter dans les quartiers nord de la cité phocéenne.
L’idée du roman était de partir de cette notion de radicalisation express qu’on entend partout en ce moment, souvent portée par les réseaux sociaux et les vidéos qui circulent sur Internet. J'ai grossi le trait et étant donné que ceux qui devaient partir pour la Syrie ou l’Irak s’en trouvent actuellement souvent empêchés, je m’étais pris à imaginer qu'ils décidaient de faire leur djihad sur place d’où une série de meurtres apparentés à des châtiments de type charia...
Les deux personnages principaux sont homosexuels, au départ c’était une idée de transgression, le personnage de Lotfi est transgressif dans le sens où le fait d’être homosexuel dans le nord de Marseille, d’une famille maghrébine, qui se retrouve flic, c'était pour évoquer ce genre de paradoxe parce que le polar doit gratter un peu, être saillant, il faut créer des personnages avec des aspérités. Pour Massonnier c’est un coming-out puisqu’il découvre son homosexualité après son divorce, vit avec cet homme et se subit des problèmes avec sa fille.
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