

Entretien autour de l'exposition parisienne des photographies de Malick Sidibé, décédé il y a un an, avec le commissaire de l'exposition André Magnin et le journaliste Soro Solo.
- Soro Solo
- André Magnin galeriste spécialisé dans l'art africain et commissaire d'exposition indépendant
Mardi expo
Exposition Malick Sidibé, Mali twist à la
Fondation Cartier à Paris jusqu’au 25 février 2018
avec : André Magnin, commissaire de l’exposition et Soro Solo, producteur de
L'Afrique en Solo sur France Inter.
La Fondation Cartier rend hommage au photographe malien Malick Sidibé disparu il y a un an, avec l’exposition Mali Twist ainsi qu’un catalogue aux éditions Fondation Cartier / Xavier Barral.
Malick Sidibé était l’œil de Bamako, l’idole des jeunes des années 60 et des indépendances africaines qu’il immortalisait dans ses photographies en noir et blanc.
Dans cette Afrique occidentale des années 60, au lendemain des indépendances, il y avait de l'euphorie, de l'insouciance, le rêve, on dansait sur le twist, on écoutait les musiques françaises sur nos radios... Et "Nuit de Noël" est une photo emblématique parce que la beauté de ces jeunes habillés de façon moderne casse les clichés qu’on a de l’Afrique : misérable, pauvre, traditionnelle...
Soro Solo

Malick Sidibé pratiquait une photo de l’instant, non posée. Il était timide mais il adorait la jeunesse insouciante et ce qui fait que l’œuvre de Malick est grande c'est que les jeunes avaient une totale confiance en lui, il était leur aîné mais ne portait pas de jugement sur ces nouvelles libertés si bien que les jeunes se sont exhibés face à l’appareil. L’œuvre de Malick repose sur un amour entre la jeunesse et lui.
André Magnin

Cette jeunesse qui avait établi un contrat d’amour avec Malick Sidibé en tant qu’artiste avait des rêves alimentés par toutes les images qu’on voyait dans les cinémas de quartier : les western, les bollywood, et des fois ce rêve d’être moderne comme avoir une moto ou avoir une radio, quand ils venaient dans son studio ils voulaient l'incarner...
Soro Solo

Seydou Keïta est bien plus âgé que Malick Sidibé et a ouvert son studio 15 ans avant Malick, juste à l'époque de l'après guerre, encore loin des indépendances, en 1948. Entre 1948 et 1960 il y avait pas de surprise party, ni de rock'n roll, ni toutes ces libertés, cet enthousiasme, cette folie de la jeunesse. Lorsqu'en 1960 le Mali devient indépendant, Seydou Keïta devient le photograhe officiel du gouvernement. Malick, lui, bien plus jeune, voit la jeunesse danser, s’amuser, et devient le reporter de la jeunesse.
André Magnin

L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration