Bruno Nuytten : "J'ai toujours été amoureux des acteurs que je filmais"

Camille Claudel, Bruno Nuytten, 1987
Camille Claudel, Bruno Nuytten, 1987 - Tamasa Distribution - La Cinémathèque française
Camille Claudel, Bruno Nuytten, 1987 - Tamasa Distribution - La Cinémathèque française
Camille Claudel, Bruno Nuytten, 1987 - Tamasa Distribution - La Cinémathèque française
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Bruno Nuytten, directeur de la photographie et réalisateur, est l'invité du Réveil Culturel.

Avec
  • Bruno Nuytten Directeur de la photographie et réalisateur

Mercredi-cinéma

Tewfik Hakem s'entretient avec Bruno Nuytten, directeur de la photographie et réalisateur, à l'occasion d'une rétrospective de son travail à la Cinémathèque française à Paris, jusqu'au 3 avril 2019.

Je n'ai jamais pu travailler hors de l'affect. J'ai besoin d'aimer, que ce soit de l'amour ou de l'amitié, pour travailler. Dès l'instant où l'affect est là, ça devient plus compliqué. J'ai toujours été amoureux des acteurs que je filmais. On est si près de l'acteur quand on cadre, on l'accompagne tellement, on est avec lui jusque dans le moindre frémissement.

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Les Soeurs Brontë, André Téchiné, 1978
Les Soeurs Brontë, André Téchiné, 1978
- Gaumont - La Cinémathèque française

Quand on devient réalisateur, tout change. Au départ, "Camille Claudel", c'est une commande. C'est Isabelle Adjani qui me l'a proposé. Entre la proposition et la réalisation, il a fallu que je m'approprie le film, surtout en faisant des recherches pour le scénario. J'ai pris des gens que j'aimais ; Depardieu que je connaissais bien avant Isabelle pour avoir tourné avec lui, était un Rodin parfait. Isabelle était absolument d'accord. J'ai réuni ces deux acteurs que j'avais connus sur le tournage de "Barocco". J'avais envie de voir Gérard amoureux ; un sculpteur amoureux d'un autre sculpteur, et en même temps, de la femme dont il fait sa muse. 

Les valseuses, Bertrand Blier, 1973
Les valseuses, Bertrand Blier, 1973
- Tamasa Distribution - La Cinémathèque française

Etre réalisateur de "Camille Claudel", c'était un projet très lourd  à porter, et je l'ai fait avec un enthousiasme presque naïf. C'est plus simple de prendre du plaisir comme directeur de la photographie que comme metteur en scène. Directeur de la photo, j'y ai mieux trouvé ma place. 

Je me suis toujours adapté au désir du metteur en scène. Marguerite Duras cherchait un chef opérateur pour son film, elle m'a trouvé trop jeune, une première fois, une seconde, puis j'ai été assistant du chef opérateur Ricardo Aronovitch sur son film "Jaune le Soleil",  puis sur "Nathalie Granger", ensuite, directeur de la photographie sur "India Song". Là, elle m'a dit : c'est ton tour. Elle avait une façon d'expliquer la lumière assez étrange, enfin, à sa façon à elle.  

Nathalie Granger et Marguerite Duras, 1973
Nathalie Granger et Marguerite Duras, 1973
- Les films d'ici - La Cinémathèque française

Marguerite a toujours été heureuse de voir des images de ses films. Elle était au spectacle. Une image est constituée de tellement de choses que se l'approprier serait une folie.

Programmation musicale

Jeanne Moreau, India song

Actualité

Bruno Nuytten exposera des photographies, lors d'une exposition éphémère intitulée Personnages, paysages, à la Galerie Cinéma Anne-Dominique Toussaint, à Paris, les 5 et 6 avril 2019. 

Une vie, une oeuvre
59 min

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