Comment la pandémie redéfinit les rôles des musées et des galeries d'art

"Anticorps", exposition Palais de Tokyo 2021
"Anticorps", exposition Palais de Tokyo 2021 - Palais de Tokyo, 23/10/2020- 03/01/2021
"Anticorps", exposition Palais de Tokyo 2021 - Palais de Tokyo, 23/10/2020- 03/01/2021
"Anticorps", exposition Palais de Tokyo 2021 - Palais de Tokyo, 23/10/2020- 03/01/2021
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Janvier 2021 : Musées fermés, galeries ouvertes, état des lieux avec la critique d'art, Anaël Pigeat. Et coup de cœur pour l'exposition de l'artiste photographe congolais Sammy Baloji

Avec
  • Anaël Pigeat Editor-at-large du mensuel The Art Newspaper édition française, critique d’art et journaliste à Paris Match, productrice de documentaires sur France-Culture, ancienne critique à La Dispute sur France Culture

Mardi-Art

Tewfik Hakem s'entretient avec la critique d'art et journaliste, Anaël Pigeat, spécialisée dans l'art contemporain.

Le milieu de l'art est effectivement très secoué, il est aussi très riche de beaucoup de réactions par rapport à ce monde d'incertitude dans lequel nous nous trouvons. Il y a certes de nouvelles pratiques qui se dessinent, mais le sens des œuvres d'art, c'est d'en avoir l'expérience physique, c'est avant tout de les voir, de s'y confronter avec nos yeux, nos corps.  

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Evidemment dans les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, concernant ces nouvelles pratiques qui se dessinent, les musées se sont donné beaucoup de mal, ont produit des initiatives riches de contenus - paroles d'artistes, paroles de commissaires - de ressources sous toutes les formes possibles, mais qui n'en sont pas moins conçus comme des compléments à ce retour que nous attendons tous avec impatience de la réouverture des musées et des visites possibles.

" Les grandes expositions historiques ont une fonction de découverte et d'écriture de l'Histoire ; pour ce qui concerne l'art contemporain, c'est la même chose "

J'espère que les musées une fois rouverts ne vont pas se contenter de l'activité seule de leurs collections. Cela dit, il est vrai que les musées disposent de l'immense richesse que constituent les collections, et que la crise actuelle contribue à une réflexion - qui n'est pas neuve - sur la manière repensée dont on s'y intéresse, en inventant peut-être de nouveaux formats d'exposition, dans lesquels on utiliserait les collections sur place pour éviter des transports d'œuvres excessifs. Une autre question intéressante se pose, celle des réserves ; comment les ouvrir davantage, aux chercheurs, au public, les transformer en des lieux de travail comme de visite… 

Les commissaires d'exposition sont souvent indépendants, la situation est compliquée, voire très difficile pour eux, et les réflexions sont variées. On a vu des expositions par exemple nées de la crise, comme celle du Palais de Tokyo qui accueillait une trentaine d’étudiants de l’école Kourtrajmé (Clichy-sous-Bois / Montfermeil), pour élaborer une exposition sous forme de workshop [du 29 août au 11 septembre 2020 dernier]. Il y avait une énergie phénoménale, due aux commissaires. Je pense aussi à l'exposition Anticorps, accrochée actuellement mais invisible, d'artistes face à la crise, et à d'autres. 

" Ce temps difficile, fragile économiquement, peut être saisi comme un temps de réflexion, de préparation de projet à long terme, de gestation, d'écriture, voire de possibilités parfois de résidence de travail " 

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Comme une manière de profiter de ce temps long, même si cela n'est pas facile.

Un certain nombre d'expositions ont été déployées sur les grilles des jardins publics, sur des vitrines de galeries qui offrent des invitations à la promenade, mais ne remplacent pas l'espace du musée ou celui du Centre d'Art.

Programmation musicale

Linda Vogel, I want you, Reprise de Bob Dylan, 2017

A voir actuellement

A la Galerie Imane Farès, (Paris 6e) et jusqu'au 6 mars 2021, l'œuvre du photographe Sammy Balogy, artiste congolais : Sammy Baloji, Kasala: The Slaughterhouse of Dreams or the First Human, Bende’s Error.