Comment les mangas fabriquent les héros et anti-héros des temps moderne ?

Exposition d’Astro Boy à Shanghai, en 2015
Exposition d’Astro Boy à Shanghai, en 2015 ©Getty - Photo par Wang Gang/Visual China Group via Getty Images
Exposition d’Astro Boy à Shanghai, en 2015 ©Getty - Photo par Wang Gang/Visual China Group via Getty Images
Exposition d’Astro Boy à Shanghai, en 2015 ©Getty - Photo par Wang Gang/Visual China Group via Getty Images
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Bilan 2020. Rencontre avec l'auteur Nicolas Tellop pour la parution de "Astro Boy, cœur de fer" aux éditions Impressions nouvelles, et Grégoire Hellot, directeur de collection des éditions Kurokawa et spécialiste du manga.

Avec
  • Nicolas Tellop Essayiste et rédacteur en chef adjoint du magazine “La Septième Obsession” (revue de cinéma). Il s’occupe aussi des hors séries de “Les Cahiers de la BD”. Fondateur de la maison d’édition "Les Éditions Musidora"
  • Grégoire Hellot directeur éditorial des éditions Kurokawa, éditeur des mangas Pokémon

Tewfik Hakem s'entretient avec Grégoire Hellot, directeur de collection des éditions Kurokawa, et spécialiste du manga, et Nicolas Tellop, critique, essayiste, à propos de la parution de Astro Boy, cœur de fer aux éditions Impressions nouvelles ; quand le maître du manga, Osamu Tezuka, donne naissance au personnage d’Astro (1952), inspiré, entre autres, du célèbre roman de Collodi, Les Aventures de Pinocchio...

Grégoire Hellot :

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Il y a des spécificités dans le monde de l'édition japonaise ; la spécificité du manga est que chaque semaine, les auteurs doivent remettre à leur responsable éditorial un "storyboard". Ensemble, ils affinent l'efficacité narrative. Au Japon, si une série ne fonctionne pas, elle est coupée avant la fin - donc, tout l'intérêt est que cela fonctionne.

Ce que voulait faire Hiroki Gotô [rédacteur en chef du "Shônen Jump" durant la fin des années 80, âge d'or du manga, au Japon], était d'intégrer la section romanesque - scénaristes ou pas, les auteurs de manga ont une âme de conteurs. Mais c'est aussi le rôle de l'éditeur que de relancer son auteur si celui-ci est à bout de souffle.

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Nicolas Tellop :

C'est exactement ce qui est arrivé à Tezuka pour Astro Boy, à l'origine un personnage secondaire, un pantin comique, héros burlesque. Très rapidement, on s'aperçoit que la série qui s'appelait "Atom" ne prend pas. On est en 1951. L'éditeur propose alors de mettre en avant ce personnage secondaire et d'en faire un héros principal - ce super héros qui est à la base un robot.

Le changement s'opère déjà malgré l'auteur ; l'éditeur lui suggère de faire du robot Astro plutôt un enfant. Tezuka a du mal à se projeter, finit par dérouler cette image et cette ambiguïté entre l'enfant et l'androïde.

Grégoire Hellot :

Ce qui est assez révolutionnaire c'est quand le magazine Shônen Jump demande aux jeunes lecteurs ce qu'ils aiment ; ces derniers vont ainsi affiner leur propre matière et façonner des héros de l'ère du temps. Les super héros américains sont très à la mode depuis les années 2000. Dans le manga, on se moque beaucoup de ces héros - on les ridiculise. Les Japonais ont fait cette tentative de fabriquer des héros pour l'étranger, mais cela n'a pas marché.

Mauvais genres
58 min

Programmation musicale :

Générique japonais de la série Dragon ball Z (série TV)