Avec " Tout ou rien " de Thierry Guitard, le récit vrai d'un enfant qui grandit avec pour horizon les tours d'une cité-dortoir, passe par la case prison, et rêve de devenir dessinateur
- Thierry Guitard Auteur illustrateur de bande dessinée
Vendredi-BD
Tewfik Hakem s'entretient avec l'’auteur illustrateur, Thierry Guitard, à l’occasion de la parution de Tout ou rien, aux Editions Nada. Avec la chronique d'Amélie Mougey de La Revue dessinée.
C'est une initiation, de la vie amoureuse aux petits trafics, dans la France des banlieues, dans les années 70-75. A l'époque, je suis punk. Je le suis toujours, et tout est vrai.
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Le dessin est très présent depuis tout petit. Je suis issu d'une famille très pauvre, on essayait de m'orienter, le dessin ce n'était pas pour moi. J'aime dessiner, je me suis accroché, on me disait que ce n'était pas un métier.
" La prison, ca ne sert à rien, ça fait l'effet contraire. Entré à dix-neuf ans, sorti à vingt et un "
La prison, ca ne sert à rien. J'étais un petit trafiquant de cannabis que je revendais dans le quartier, je ne faisais pas fortune, la prison c'est super violent. C'est trois ans de ma vie - deux, ferme, et un, avec sursis. Je viens de la cité. le racisme c'est vrai que je l'ai connu plus tard. Gamin, ça ne me posait aucun problème. Racistes, c'était les profs qui l'étaient, je ne comprenais pas.
Là où j'étais, le racisme il y en avait, parce qu'il y a toujours eu des cons. J'étais puni souvent à l'école. Parfois, je ne pouvais même pas acheter un compas pour le cours - pas d'argent, famille nombreuse - alors, il fallait le voler. Donc, puni.
" Un crayon ça coûtait pas cher, je me suis mis à dessiner, et puis j'étais fan de Pif Gadget, de Rahan, j'aimais bien ce personnage "
Plus tard, j'ai relu Pif Gadget, Rahan, c'était bien. Et puis, ras le bol de tout ! Révolte avec le punk, une certaine liberté qu'on peut y trouver - celle de faire les choses soi-même.
Aujourd'hui, je vis dans le Sud, près de Perpignan, une ville qui est passée facho, et ça me déplaît. Je suis entouré pourtant je continue à ne pas trouver toujours ma place dans la société.
" J'adore la couleur, j'adore l'acrylique, c'est ma façon de voir le monde, la vie "
J'ai quitté la banlieue d'Aubervilliers, il n'y a pas si longtemps. je me sentais vieillir, j'avais envie d'autre chose. Là, j'ai l'impression d'être en vacances, c'est magique pour moi.
Avec la chronique de
Amélie Mougey, rédactrice en chef de La Revue dessinée qui évoque les grandes lignes du numéro trimestriel été 2021, dont un grand dossier LE RESTO DU CŒUR :
À Marseille, d'anciens salariés transforment leur McDonald's en plateforme de solidarité
Programmation musicale
Berurier Noir, Vivre libre ou mourir(1985)
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