

Rencontre avec le photographe Arnaud Théval à l'occasion de son exposition sur les prisons à La friche la belle de Mai, à Marseille
- Arnaud Théval Artiste photographe
Mardi-expo
Tewfik Hakem s'entretient avec l'artiste photographe Arnaud Théval qui expose à La friche la Belle de Mai, à Marseille, Un oeil sur le dos, dans le cadre de l'événement PRISON MIROIR, jusqu'au 23 février 2020.

" L'exposition "Un œil sur le dos" recompose mon parcours depuis les fermetures des vieilles prisons dont les images habillent notre imaginaire commun de la tôle à l'école de la prison, où la culture de l'institution prend corps chez les élèves surveillant.es et se poursuit dans les nouvelles structures. L'accrochage est un jeu d'indices fictionnalisant les récits des surveillant.e.s en image par des mises en scènes. Ces images polysémiques combinent les dessins sur les murs des cellules et les tatouages sur les peaux des surveillant.e.s et révèlent des impensés et des non-dits d'une institution traversée par des forces contraires, en permanence tendue par son oxymore originel – punir et ré-insérer.
Dans ces prisons, je tente consciencieusement de me défaire de ce que chacun cherche à y trouver." A.T

J'ai été happé par cette question de l'enfermement qui est une récurrence dans mon travail artistique puisque j'ai beaucoup travaillé sur le fait de comment, par l'art en ajoutant l'espace social, on peut réveiller le politique, c'est-à-dire comment on peut réfléchir à la façon dont les stéréotypes se construisent, comment les enfermements et les assignations se fabriquent. A la prison, j'ai été happé par la question de la fermeture de ces établissements.
Pour ce qui est du personnel de ces prisons, ils sont tous passés par un point central qui est l'École nationale d'admission pénitentiaire, l'école de la prison dans laquelle on forme à la culture pénitentiaire.
"J'ai trouvé intéressant d'inverser le ton, c'est à dire de m'intéresser précisément à comment ça se passe, ce qu'on peut apprendre finalement, en allant fouiller au fond des poches de ce personnel-là des prisons"
Que veut dire travailler en prison ? Que veut dire être confronté à sa violence, à sa poésie, à toutes ces débordements d'humanité qui sont permanents dans les pratiques ? A sa poésie, aussi - poésie, parce que ce qu'il y a de très paradoxal dans la prison, c'est qu'on en a une image évidemment radicale, à la fois faite de réalité et de violence, mais aussi liée à beaucoup de fantasmes dans les relations, et notamment dans ces nouvelles prisons qui arrivent.
J'ai été saisi, comme j'ai pu être saisi dans les vieilles prisons, par le fait de comment le vivant prend place dans un espace où tout est potentiellement maîtrisable ou maîtrisé.


Actualité
A Marseille, La friche la belle de Mai : agenda
Au Musée des Confluences, à Lyon, l'exposition " Prison au-delà des murs", à voir jusqu'au 26 juillet 2020.
Réflexion sur un système pénitentiaire hérité du18e siècle, une exposition conçue de manière immersive qui mêle récits d’anciens détenus mais aussi représentations de notre imaginaire collectif. Commissaire : Marianne Rigaud-Roy.
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