Rejeté par la critique de l'époque, le cinéma de genre de l'italien Enzo G. Castellari compte aujourd'hui des fans célèbres ; Quentin Tarantino, Sam Raimi et… le critique, Philippe Rouyer. Retour sur l'œuvre du maître du néo-polar - ou polar spaghetti - des années 70
- Philippe Rouyer critique et historien de cinéma à la revue Positif
Mercredi-Ciné
Tewfik Hakem s'entretient avec l'historien de cinéma et critique, Philippe Rouyer, à propos du réalisateur italien Enzo G. Castellari, maître des films policiers de Série-B, à l'occasion de la sortie en DVD du film Le Témoin à abattre, (1973), le plus emblématique de ce genre qu'on appela poliziottesco. Une distribution StudioCanal, dans la collection Make My Day ! signée Jean-Baptiste Thoret. Avec également, Michel Ciment, de la revue Positif, pour sa chronique mensuelle aujourd'hui à la gloire de Sean Connery.
Je fréquentais beaucoup les cinémas de quartier lorsque je suis arrivé à Paris, c'était la fin de ces cinémas au début des années 80. J'ai aimé le cinéma de genre - j'ai beaucoup fréquenté des cinémas comme le Brady (Paris 10e) par exemple, où on n'allait pas seulement pour les acteurs - voir Aldo Maccione ou Ursula Andress ; il y avait une vraie politique de petits maîtres, et on allait voir des réalisateurs comme notamment Castellari - fameux pour ses westerns italiens, loin d'être tous mauvais.
Publicité
On fait bien d'insister sur l'importance du DVD. Il y a certains éditeurs de DVD qui proposent autre chose que ce qui est sorti il y a six mois ou un an. Il y a bien sûr les grands classiques, et c'est un bonheur de les revoir, mais l'idée de Jean-Baptiste Thoret avec cette collection Make My Day ! est d'aller chercher soit des films pas connus de petits maîtres, soit des pépites du cinéma de genre et là, c'est un film devenu très rare et disparu des écrans au bout de quinze jours, lors de sa sortie en 1975.
" Le témoin à abattre d'Enzo G. Castellari n'existait pas en France en DVD, ni sur aucune plateforme. Quand Studiocanal décide de l'éditer, il y a un travail sur le master, et il y a un travail de restauration. Le film est en quelque sorte ressuscité "
Et de plus, ici, avec une présentation et des bonus, qui nous aident à nous repérer.
Ce film je le recommande comme une introduction à un genre très particulier du cinéma italien, qui est ce qu'on a appelé le néo polar italien, ou poliziottesco, ou encore, polar bis italien, un genre qui commence en1968 et qui va durer jusqu'au début des années 80.
" Avec le néo-polar italien, il y a en quelque sorte, douze ans de film policier italien de série B, qui prend la suite du western italien : on y retrouve le côté ambiguïté des personnages, cynisme, extrême brutalité, violence, action "
A l'inverse du western spaghetti, ce genre cinématographique est profondément lié à l'histoire de l'Italie, et calqué sur les années de plomb.
Avec la chronique de
Michel Ciment, de la revue Positif, qui évoque ses grands coups de cœur du mois dont Stephen Frears et A very british scandal, avec Hugh Grant (mini-série de trois épisodes à voir sur la plateforme Salto)
Programmation musicale
Extrait de la musique du film Le témoin à abattre, réalisé par Enzo G. Castellari et composée par Guido De Angelis (1973)
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration