

A l'occasion de la réédition de "I Vitelloni" (1953) et "Les nuits de Cabiria" (1957) en version restaurée et augmentée chez Tamasa, retour sur ces grands films de Federico Fellini qui ont marqué l'âge d'or du cinéma italien.
- Jean-Christophe Ferrari Rédacteur en chef cinéma à Transfuge et historien du cinéma
Mercredi-Ciné
Tewfik Hakem s'entretient avec le rédacteur en chef des pages cinéma du magazine Transfuge, Jean-Christophe Ferrari, à l'occasion de la réédition en DVD et Blu-ray de deux films de Federico Fellini : Les Vitelloni (1953) et Les nuits de Cabiria (1957).
Jean-Christophe Ferrari :
'Les Vitelloni' est un grand film sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, un moment difficile pour les gros machos désoeuvrés à la virilité de parade, qui sont en fait dépendant des femmes qui les entourent.
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'Les nuits de Cabiria' est un film féministe. Malgré sa profession de prostituée, Cabiria n’est pas sexualisée ou objectivée par la caméra. La mise en scène met plutôt en avant son caractère chaplinesque.
"Fellini ne pensait pas du tout qu’il trahissait le réel"

Les débats sur le report entre Fellini et le néo-réalisme ont été nombreux. Il a commencé à écrire des scénarios un peu par hasard, après avoir été contacté par Rossellini à la fin des années 1940. Mais peu à peu il s’est éloigné du dogme d’un cinéma de combat pour proposer une lecture plus onirique du réel italien.
Fellini disait que si l’on était réaliste, il fallait l’être entièrement. Et voir le réel avec ses aspects crus et âpres, tout comme sa part d’invisible et de fantasme. Il ne pensait pas du tout qu'il trahissait le réel en révélant sa part d'onirisme.
"La coexistence de l’exubérance baroque et de la désillusion mélancolique"

La jeunesse que filme Fellini est celle d’une Italie en reconstruction. Ces jeunes ont un statut social et familial flottant. Ils appartiennent à une petite bourgeoisie qui se distingue des prolétaires en les moquant.
Les scènes de fêtes sont récurrentes dans le cinéma de Fellini. Elles sont intéressantes parce qu’elles cristallisent le fantasme des personnages. Elles laissent aussi les personnages fatigués, vidés et encore plus seuls qu’ils ne l’étaient.
Références musicales et extraits sonores :
Federico Fellini, Les Vitelloni et sa bande originale composée par Nino Rota (1953)
Federico Fellini, Les nuits de Cabiria (1957)
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