Gérard Lefort : "‘Les Ailes du désir’ est l’acmé du cinéma de Wim Wenders, un film sur la bienveillance humaine"

 "Les Ailes du désir" de Wim Wenders
 "Les Ailes du désir" de Wim Wenders - Tamasa
"Les Ailes du désir" de Wim Wenders - Tamasa
"Les Ailes du désir" de Wim Wenders - Tamasa
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Entretien avec le critique de cinéma devenu écrivain Gérard Lefort à l’occasion de la sortie en version restaurée du film « Les Ailes du désir » de Wim Wenders dont il signa une critique dithyrambique il y a trente ans à l’époque de la sortie du film.

Avec

Mercredi cinéma

avec Gérard Lefort, critique de cinéma et écrivain pour la ressortie des Ailes du désir de Wim Wenders, en salles le 25 avril 2018.

Wim Wenders présentera hors-compétition lors du prochain Festival de Cannes un documentaire : le Pape François, un homme de parole, qui sortira en salles le 12 septembre prochain. En attendant, ressort aujourd'hui en version restaurée Les Ailes du désir réalisé il y a tout juste 30 ans.

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'Les Ailes du désir' est l’acmé de Wenders et de ce qu’il avait envie de faire, de dire et de montrer au cinéma. Ce film est un conte, un labyrinthe dans lequel quelques anges qui vivent à Berlin, que personne ne voit sauf les enfants, ont une capacité à lire dans les pensées des habitants de la ville. Ils ont le don non pas d’empêcher quoi que ce soit mais d’être bienveillant. C’est un film sur la bienveillance humaine…

Le film est retour au cinéma expressionniste allemand, majoritairement en noir et blanc, et quel noir et blanc… Ce retour est accompagné par une citation vivante du cinéma américain avec le personnage de Peter Falk dans son propre rôle, Columbo. Il y a de l’humour dans ce film, ce qui n’est pas la caractéristique majeure de Wenders dans ses autres films.

"Les Ailes du désir" de Wim Wenders
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À Berlin il y a un passé plus lourd et plus difficile à digérer que les autres, c’est le passé nazi, et dans le film il y a une trouvaille extraordinaire c’est comment citer ce passé, Wenders a eu une idée absolument formidable, c’est un ange qui voit le passé par la fenêtre d’un taxi et d’un seul coup, c’est en couleur… On est dans un monde du noir et blanc et quand on passe à la couleur, ce n’est pas pour dire que la couleur c’est seulement la vie mais aussi l’horreur.

"Les Ailes du désir" de Wim Wenders
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Wenders réinvente un morceau de la partie Est du mur de Berlin en carton-pâte mais ils ont aussi tourné des images clandestines, il y a quelques plans de Berlin-Est qui ont été volés, c’était totalement interdit et surtout pour un cinéaste du cinéma de l’Ouest comme on disait à l’époque…

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