La fraicheur des couleurs acidulées et la minutie d'une peinture figurative qui met en scène des jeunes gens absorbés dans leur monde virtuel, dans l’exposition "Untitled" du peintre Jean Claracq
- Jean Claracq Peintre
Mardi-Expo
Tewfik Hakem s'entretient avec l'artiste Jean Claracq, à l'occasion de son exposition, Untitled, à la Galerie Sultana (Paris 20ème). Des formats miniatures, une peinture figurative, des personnages masculins isolés dans des espaces intérieurs ou extérieurs. Avec en fond, la ville périphérique et ses bâtiments, un paysage urbain ou naturel, une fenêtre qui s'ouvre…
C'est une exposition qui n'a pas de titre. Je donne beaucoup d'importance aux titres dans les peintures de mes œuvres en général, mais pour l'exposition, je trouvais que cela ajoutait peu aux œuvres, que cela donnait un côté superficiel. J'ai créé ces œuvres en même temps, pour cet espace. J'essaie plusieurs champs simultanément, et aussi de créer des ponts avec mon travail précédent.
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" L'imagerie, la publicité, le monde de l'art : la relation que j'ai avec le monde contemporain passe beaucoup par ces concepts-là "
La peinture figurative m'a intéressé très tôt, vers l'âge de treize ans, c'est resté quelque chose qui m'obsède aujourd'hui, qui prend beaucoup de place dans ma vie.
Ce qui m'intéresse dans la solitude et les écrans que je représente en peinture, c'est l'ambiguïté avec l'introspection, le fait d'être ici et ailleurs, le fait de méditer, et les écrans permettent d'ouvrir. Dans mon travail, il est aussi beaucoup question de la fenêtre.
Beaucoup de choses nous échappent en tant qu'artiste. Ce que je vois dans la posture mélancolique, c'est une forme d'introspection mais aussi la fatigue, et ce que je cherche, c'est l'ambiguïté. J'ai été influencé par ce que j'ai lu sur la peinture médiévale et la sédimentation des couches de sens de la peinture qui renvoie au fait que les images veulent dire plusieurs choses, qu'on le perçoive ou non.
Je suis passionné par l'histoire de l'art, ce qui m'a permis de m'intéresser à l'histoire en général, mais j'essaie aussi de m'interroger sur ce que j'aime, ce qui me fait peur, ce qui m'angoisse avec le monde dans lequel on vit. Ma peinture est assez instinctive. Les nouvelles technologies sont une vraie question en soi. La technique révolutionne nos sens, pour moi ca s'ajoute, ca n'enlève rien : on voit différemment la peinture grâce à nos écrans aujourd'hui.
" Ce petit tableau qui s'appelle Kilim où un jeune garçon torse nu est absorbé par son jeu vidéo est inspiré de la miniature perse et interroge, dans la tradition de la peinture occidentale comme je le fais, un rapport au monde et la question du dialogue fécond "
C'est un garçon qui joue à la poupée sur son ordinateur. C'est vrai que les rétro-éclairages d'écrans et d'ordinateurs peuvent faire de très belles choses sur le plan de la peinture. J'ai l'impression de réagir aux choses que je vois, sur lesquelles je fais des recherches, je n'apporte pas de réponse, j'essaie d'ouvrir un dialogue avec l'histoire de l'art et les gens.
Programmation musicale
Hervé, Si bien du mal, 2020
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration