Jean-Marie Gallais : " La tombée de la nuit est un commencement et non la fin d'une journée "

Peter Doig, "Milky Way", 1989-90
Peter Doig, "Milky Way", 1989-90 - © Adagp, Paris 2018
Peter Doig, "Milky Way", 1989-90 - © Adagp, Paris 2018
Peter Doig, "Milky Way", 1989-90 - © Adagp, Paris 2018
Publicité

Rencontre avec Jean-Marie Gallais, commissaire de l’exposition " Peindre la nuit ", au Centre Pompidou-Metz, jusqu’au 15 avril 2019.

Avec

mardi - expo

Tewfik Hakem s'entretient avec Jean-Marie Gallais, commissaire de l'exposition " Peindre la nuit : de l'intime au cosmos ", au Centre Pompidou-Metz, jusqu'au 15 avril 2019.  Une entrée dans dans la célébration de la nuit, un voyage nocturne qui nous promène dans la peinture moderne et contemporaine de la fin du XIXème siècle à nos jours, autour de l'idée de la nuit comme commencement, comme départ, plutôt que comme fin d'une journée. C'est la nuit des veilleurs, et la question semble bien être : que se passe-t-il quand nous choisissons de ne pas dormir ? 

Le Centre Pompidou-Metz n'a pas de collection, c'est sa particularité : c'est un centre d'art plus qu'un musée. Il ne conserve pas d’œuvres, il les fait venir et notamment, en priorité, celles de la collection de son grand frère, le Centre Pompidou à Paris - comme par exemple, le "Nu étoilé" de Picasso, portrait de Dora Maar peint durant l'été 1936.

Publicité
Pablo Picasso, "Femme nue couchée" (ou : "Nu étoilé"), 12 août 1936 - 2 octobre 1936
Pablo Picasso, "Femme nue couchée" (ou : "Nu étoilé"), 12 août 1936 - 2 octobre 1936
- © Adagp, Paris 2018

C'est une exposition pour laquelle j'ai essayé aussi de montrer des œuvres moins connues de certains artistes ; des Magritte, des Mondrian, des tableaux de jeunesse, des tableaux plus intérieurs, parce que la nuit c'est aussi ça, c'est sortir quelque chose de très profond, de très intime.

Quand on entre dans l'exposition, on est plongé dans le noir par un sas d'obscurité qui est illuminé de quelques points mouvants dans la nuit - c'est une vidéo d'une jeune artiste française, Jennifer Douzenel - on s'enfonce ensuite dans l'exposition comme on s'enfonce dans la nuit. 

Le noctambulisme est l'arme artistique des surréalistes qui vont passer toutes leurs nuits dans Paris à errer, à flâner, suivre quelqu’un,  le parfum d'une femme, s'arrêter dans un café, aller dans un parc en pleine nuit. Ces déambulations vont donner beaucoup d'images. 

L'idée même de l'éclairage est fondamentalement liée au sujet de la nuit. On se transforme peu à peu en animal nocturne, autant que l'homme puisse l'être. La lumière revient dans une partie qui s'appelle "les obsessions nocturnes", où on va croiser les insomniaques, les artistes torturés par la nuit, qui utilisent ce moment pour créer, parce qu'ils n'arrivent pas à faire autre chose.

C'est une exposition qu'il faut voir, idéalement, la nuit tombée. Il y a certaines œuvres d'ailleurs qui prennent vie la nuit. L'exposition ouvre le soir une fois par mois et pendant ces soirées on a, à chaque fois, une personnalité qui vient nous évoquer sa vision de la nuit : philosophes, astrophysiciens, danseurs ...

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Programmation musicale :

Sébastien Schuller, Faded moon
Lescop, C'est la nuit
Goldfrapp, Lovely Head

L'équipe