Le tour du monde des forêts de Tristan Savin

Lundi-Livre

Tewfik Hakem s'entretient avec Tristan Savin, journaliste, écrivain, chef de rédaction de la revue Long Cours, à propos de son récit, Dans les forêts du paradis, paru aux éditions Salvator ; un voyage au cœur de la nature et des forêts du monde - Mexique, Asie du Sud-Est, Amazonie, Bornéo, Madagascar… Un parcours initiatique, une méditation sur notre rapport à la nature et, plus largement, au monde.

J'ai eu cette chance inouïe de vivre en face du parc Montsouris, à Paris, à une époque aussi où j'ai eu des enfants, et je les promenais chaque jour dans le parc. Les enfants c'est fabuleux, mais je redevenais moi-même un enfant quand je regardais des canetons courir après leur mère, des écureuils, des oiseaux formidables - il y a une petite île au milieu du lac où vous pouvez même voir des canards du Japon, c'est tout de même, extraordinaire. 

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C'est un parc qui a été si bien conçu, où à l'époque, on faisait venir des espèce du monde entier, où les explorateurs-mêmes venaient préparer leurs explorations. On n'a pas besoin d'aller très loin, le paradis peut être à la porte de chez soi.

" En 1989, je fais mon premier grand voyage initiatique, je pars pour le Mexique. Je ne connaissais rien de la jungle avant ça, je connaissais les forêts vosgiennes, les forêts bretonnes, à jouer avec les fougères, là, je découvre la forêt des origines "

En arrivant dans cette forêt du Sud du Mexique, je découvre un monde à part, et la première chose qui frappe quand on arrive dans ces forêts primaires, pluvieuses, c'est les sons ; les sons des insectes, des oiseaux, des animaux, les singes qui sautent d'un arbre à l'autre… 

Après ce voyage, j'ai découvert Claude Levi-Strauss, et me suis beaucoup intéressé à l'ethnologie. Par la suite, j'ai beaucoup interviewé d'ethnologues. Dans mes voyages, je rencontrais des peuples.  

" Je me suis rendu compte qu'il y avait des civilisations des forêts "

J'ai beaucoup voyagé, beaucoup écrit en tant que journaliste, mais ce livre écrit pendant le confinement m'a permis d'entrer davantage dans l'introspection. J'ai revécu cette nostalgie d'une époque où je découvrais ces mondes empli d'enthousiasme et d'émerveillement - c'était il y a trente ans - à une époque où l'on s'inquiétait moins.

Parisien, j'ai cherché une maison de vacances en Bretagne où habiter au vert en famille, et j'ai eu un coup de foudre pour une maison, parce qu'autour, les arbres étaient très beaux. J'ai découvert un jour que chacun des arbres venait d'un continent différent - les anciens propriétaires avaient planté des arbres du monde entier. J'ai récemment planté un figuier et je sais que le prochain arbre sera un bananier. J'ai comme ça reconstruit mon petit paradis dans mon jardin.

Programmation musicale

Lucienne Delyle, Prière à Zumba, 1939