

Grandir, se confronter au regard de l’autre, se construire : l'auteure illustratrice Juliette Mancini se raconte et raconte le monde dans sa nouvelle bande dessinée
Juliette Mancini (Auteure illustratrice de bande dessinée).
Vendredi-BD
Tewfik Hakem s'entretient avec l’auteure illustratrice, Juliette Mancini, pour sa bande dessinée, Eveils, parue aux éditions Atrabile. Avec la chronique d’Amélie Mougey, de La Revue Dessinée
L'écriture du récit a commencé avec le je, mais à un moment, cela m'a inhibée parce que j'avais besoin de prendre de la distance. Alors, j'ai tout réécrit avec un tu, de telle sorte que je pouvais être à la fois moi et l'autrice, celle qui regardait son parcours, enfance, adolescence, etc.
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J'ai beaucoup d'intérêt pour la bande dessinée expérimentale, même si mon livre reste classique, j'avais envie d'essayer des choses, de travailler sur les symboles, je dessine beaucoup de corps dans ce livre, je voulais le transformer en statue ou le morceler, je m'adapte, il y a des choses très nerveuses, d'autres plus douces, des superpositions. Mes personnages ne sont pas toujours identiques, le visage évolue avec le temps.

" C'est un autoportrait mais j'espère que des femmes se retrouveront dans ce portrait, beaucoup d'écrivaines m'ont inspirée "
Annie Ernaux m'a beaucoup inspirée, et pour tout ce qui est graphisme, je ne sais pas si j'ai été influencée mais il y a ceux que j'admire, je pense à Chris Ware qui, dans la narration, est assez expérimental, d'autres aussi, comme Ludovic Debeurme ou Oriane Lassus…

" Je dresse des listes, j'aime bien le côté listes. Je trouve qu'il y a quelque chose qui passe de la culture qui nous absorbe "
Il y a les livres aussi, mes lectures féministes qui me semblent représentatives, je dresse des listes, j'aime bien le côté listes. Liste de gens, liste de films aussi. Je trouve qu'il y a quelque chose qui passe de la culture qui nous absorbe.

Ce que je voulais montrer finalement, c'était l'ambivalence qu'on pouvait ressentir : on a envie de plaire, de séduire, se faire siffler dans la rue peut être valorisant : et puis, il y a ce travail de déconstruction à faire pour essayer de ne pas souffrir de ce désir de plaire à tout prix au détriment de ses désirs propres.

Avec la chronique de
Amélie Mougey, rédactrice en chef de La Revue dessinée (revue trimestrielle d'actualité en bande dessinée), évoque le numéro de printemps 2021 et ses grandes lignes dont le dossier sur la vidéosurveillance qui, partout et, de plus en plus, "a conquis le cœur des villes… et des élus".
Programmation musicale
Martine, Allo maman bobo, 2019
L'équipe
