Très engagé contre les discriminations, Lilian Thuram co-signe une BD à destination des enfants qui, au travers du foot et des liens sociaux qu’il crée, donne à comprendre les crises humaines du monde contemporain et le besoin de se rassembler.
- Lilian Thuram Ex footballeur
Week-end spécial sur France Culture : « C’est du sport ! »
Pendant un mois, des millions d’êtres humains vont regarder 22 joueurs et 3 arbitres virevolter sur des pelouses russes. À l’occasion de la Coupe du monde de football, les grands débats reviennent sur le devant de la scène : les dérives du sport-business et du sport-spectacle, les limites de la lutte contre le dopage, l’arme du soft power et la dimension géopolitique des manifestations sportives.
Le temps d’un weekend, France Culture s’empare de tous ces débats, et explore aussi la fascination pour la beauté du jeu, la pratique sportive au quotidien, le rapport au corps qu’elle implique : le temps d’un week-end, France Culture devient France Culture Physique !
Vendredi BD
avec Lilian Thuram, ancien footballeur et co-scénariste de Tous super-héros, tome 2, La Coupe de tout le monde aux éditions Delcourt jeunesse.
En 2008, Lilian Thuram crée la fondation Éducation contre le racisme. En 2015, il se lance dans le scénario de BD en co-signant Tous super-héros, destinée aux enfants, transmettant les valeurs de partage et de vivre ensemble, vraiment, tout en questionnant le monde qui se construit au travers des crises humaines et du racisme quotidien.
Dans ce deuxième tome, La Coupe de tout le monde, Jean-Christophe Camus et Lilian Thuram, avec les dessins de Benjamin Chaud, mettent le sport au cœur du processus de rassemblement, un match de foot permettant aux enfants de laisser tous leurs préjugés de côté en vivant ensemble des émotions et en créant des liens.
Le foot a un rôle qu’il n’a pas à jouer uniquement en banlieue, avant tout il crée des liens. Jouer ensemble, échanger des émotions, le foot est essentiel dans une société. Bien sûr il peut aussi peut vous raconter les travers de celle-ci, malheureusement il nous apprend souvent que ce sont les plus forts qui gagnent, c’est-à-dire les plus riches, au niveau professionnel, mais si on regarde le foot amateur, il nous apprend alors que sans les bénévoles, il n’existe pas…
Ce que nous avons vécu en 98 était réel, nous avons partagé le bonheur, des sentiments forts de cohésion derrière l’équipe. Il y a eu le slogan « black-blanc-beur » et je trouve que les sociétés se construisent aussi par des slogans, ça nous a permis de nous questionner sur ce qu’était qu’être Français, l’équipe renvoyait l’image d’une France composée de personnes de religions différentes, de couleurs différentes, d’accents différents, ça a été extrêmement positif. D’ailleurs après 1998 il y a eu des questionnements beaucoup plus légitimes autour du vivre ensemble, autour du racisme, ça a éduqué la société en profondeur.
Je trouve triste que Fanon soit peu connu... Je l’ai découvert en faisant des recherches en essayant de comprendre le pourquoi du racisme. Si je suis arrivé à ces questionnements-là, c’est qu’ils se sont imposés à moi. Je suis né en Guadeloupe et suis arrivé en région parisienne à l’âge de 9 ans et je dis très souvent que je suis devenu noir à l’âge de 9 ans...
Petit à petit j’ai dû m’éduquer et malheureusement très souvent seul, par les livres.
En grandissant j’ai rencontré des intellectuels qui ont pu me faire comprendre que tout cela était une construction, notre culture s’est construite sur le racisme, le sexisme et l’homophobie. Il faut questionner ces conditionnements-là et ces mythes qu’on nous raconte et qui n’ont pas de sens.
Programmation musicale
The Inspector Cluzo, In Love With Lilian Thuram
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration