Rencontre avec le comédien Malik Zidi, pour la parution d'un premier roman, "L’ombre du soir", aux éditions Anne Carrière
Lundi-livre
Tewfik Hakem s'entretient avec le comédien Malik Zidi, qui fait paraître un premier roman, L’ombre du soir, aux éditions Anne Carrière.
J'ai essayé de faire un objet littéraire fortement autobiographique. Cet enfant bien sûr me ressemble et est différent aussi. L'envie d'écrire était une urgence, elle est venue avec la première phrase du roman que j'ai déroulée jusqu'à en faire un livre. Avec le désir d'être lu.
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"J'ai toujours quelques bouquins dans les poches, ça m'a un peu aidé à avancer dans la vie"
Les études, je les ai ratées. Elles m'ont rattrapé au cinéma où je jouais des rôles d'étudiants brillants. Tout peut être une rébellion pour un enfant. Il se débrouille comme il peut, soit il s'en sort par l'écriture, les arts, le dessin, la musique, soit il sombre. Je n'ai pas eu envie d'en vouloir à quelqu'un ou à un système. Je suis tombé dans des institutions à l'ancienne, plus une pression familiale, n'ai pas trouvé beaucoup de refuge sinon dans les cafés, dans l'amour, les premiers émois, les livres...
L'école, ça m'a vraiment brûlé. Pendant des années, je n'ai pas pu passer devant une école tranquillement. Un père algérien, une mère bretonne ; la Bretagne me faisait peur avec ses brumes, quand j'étais petit. J'ai erré à l'âge de 18, 19 ans, seul à Paris. Les livres ont été pour moi comme une barricade : il suffit de les empiler - même physiquement, ils vous protègent. Je lisais Bourdieu, Edward Saïd, des livres de sociologie, des livres qui se parlent entre eux.
Je suis fou de ce groupe, Les Pixies. Je l'ai découvert ado, ils ne m'ont jamais lâché, et cette chanson, "Where is my mind", a un rapport avec cet enfant qui se cherche, un enfant que j'ai suivi, un alter ego - ami lointain maintenant que le roman est paru.
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"Ce qui a été difficile, c'est de me dire qu'il fallait que je tienne bon, garder la voix de cet enfant. J'ai eu quelques vertiges, c'est une aventure incroyable, l'écriture"
Comme beaucoup d'artistes, je suis très poreux - où comment remplacer une angoisse par une autre. J'ai quitté Paris pour aller vivre au Havre. J'ai aimé immédiatement cette ville alors que j'y étais arrivé le temps d'un festival. C'est une ville qui a mille naissances, j'en aime aussi la mer, l'histoire.
Programmation musicale
Les Pixies, Where is my mind (1988)
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration