

Entretien avec Max Andersson, un auteur rare, qui signe une BD écrite au fil du temps sur une période de 20 ans qui entremêle la fiction, la réalité et le rêve au travers de dessins en noir et blanc où les visions se succèdent, tissant une géographie du rêve et explorant les relations familiales.
- Max Andersson auteur de BD
Vendredi BD
avec Max Andersson, auteur de BD, pour L’Excavation aux éditions de l’Association.
Traduction simultanée de Pascale Fougère.
Nous n’avions plus de nouvelles dessinées de Max Andersson depuis 10 ans. De passage à Paris, il vient nous parler de sa dernière œuvre parue en 2017, L’Excavation, un récit surréaliste de sept chapitres dont la création s’est étalée sur vingt ans.
Max Andersson explore son subconscient, dévoilant une histoire fragmentée, perturbée, aux architectures renversées et aux longs couloirs interminables…
J’ai écrit le premier chapitre de ‘L’Excavation’ en 1997. Après avoir lu cette histoire, les gens m’ont demandé si j’utilisais mes rêves, parce que c’était tellement surréaliste, mais en fait je ne l’avais jamais fait. Finalement je me suis dit que je devrais peut-être essayer… J’ai pris un rêve très fort que j’avais et j’en ai fait un livre. Un an plus tard j’ai fait un autre chapitre, puis quelques années plus tard, un autre chapitre, et je me suis aperçu que ça allait devenir un livre.

J’avais appris quelques techniques pour se souvenir de ses rêves et les écrire… Et je l’ai fait, j’avais une collection importante de rêves. Le travail sur le livre m’a fait utiliser la technique utilisée pour faire des films, il y a des matériaux et ensuite je fais le travail de montage, d’édition. Je prenais un morceau de rêve et je le collais à un autre morceau de rêve, je voulais construire une histoire qui n’allait pas être réaliste mais je voulais une ligne pour qu’on puisse suivre l’histoire.

Je voulais faire quelque chose sur ma famille, mes parents, mes frères et sœurs. J’ai quitté la maison quand j’étais assez jeune et je vivais assez séparé d’eux. J’avais le sentiment que je ne les connaissais pas si bien que ça mais ils étaient présents dans mes rêves… Le livre parle de comment cette famille apparaît et agit dans les rêves.

J’étais intéressé par la géographie du rêve, les lieux que l’on visite... Quand j’ai commencé à écrire mes rêves et à en faire une collection, j’ai réalisé qu’il y avait certaines maisons, certaines rues et même certaines villes qui étaient récurrentes. J’y revenais. Je crois qu’il existe pour chacun d’entre nous une réelle géographie du rêve qui est solide.

Programmation musicale
Etienne Daho, Jungle Pulse
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