

Rencontre avec le cinéaste Nicolas Wadimoff pour la sortie de son film documentaire "L'Apollon de Gaza".
- Nicolas Wadimoff Réalisateur
Mercredi-ciné
Tewfik Hakem s'entretient avec le réalisateur Nicolas Wadimoff pour la sortie de son film documentaire L'Apollon de Gaza. L'histoire commence en 2013, avec une statue d’Apollon datant de l’Antiquité trouvée au large de Gaza. Cette statue disparaît dans d’étranges conditions. Tourné à Gaza et à Jérusalem, L’Apollon de Gaza se déploie comme un film-enquête, thriller archéologique, politique et poétique.
J'ai toujours essayé de traiter les paradoxes, les complexités. Mon premier documentaire, Les gants d'or d'Akka, tourné en 1991, se situait à Akko, en Galilée, et racontait l'histoire d'un jeune Palestinien de dix-huit ans, boxeur, qui rêvait d'’intégrer l’équipe d’Israël dont tous les membres étaient juifs. J'ai découvert cette terre, la Palestine, en 1988, j'étais jeune, j'ai pris un coup d'Orient sur la tête. J'y ai noué des liens très forts.
Publicité

Je suis retourné régulièrement en Palestine. Ça a donné "L'accord", un film réalisé en 2005, avec Béatrice Guelpa, on était sortis un peu amer du résultat - puis, il y a eu en 2009 "Aisheen", qui a été traduit par "Chroniques de Gaza", tourné sous un angle plus poétique. Avec "L'Apollon de Gaza", ma version, c'est celle du film : embrasser cette histoire dans la diversité de ses points de vue.
Un pêcheur palestinien aurait pêché cette statue au large de Gaza. Les faits vrais sont des photos de cette statue prises par une photographe archéologue qui l'aurait vue chez un bijoutier - le cousin du pêcheur ; une statue de plus d'1,70 mètre qui reposait sur une couverture bariolée d'un stroumpf, comme on en trouve dans les marchés en Israel, à Tel-Aviv, par exemple... Ces photos ont circulé dans le monde, notamment sur e-bay où la statue était mise en vente.
Pour afficher ce contenu Vimeo, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d’utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Chacun aura sa propre version, le film interroge aussi notre propre rapport à la vérité, notre rapport à la mémoire. Au bout de tout ça, c'est un prétexte pour parler de cette mémoire dont les gens de Gaza sont les porte-paroles. Il y a une entreprise globale de construction de l'image. Il y a bien sûr une résistance à Gaza mais il y a aussi un passé somptueux - un moyen pour moi de reconnecter un passé trouble, complexe et bien plus riche qu'on ne le croit.

Cette histoire me laisse un sentiment contradictoire : un immense plaisir à avoir tourné avec des personnages hauts en couleur - si j'avais pu encore prolonger le mystère, je l'aurais fait - et en même temps, cette profonde désespérance, ce sentiment d'injustice ; ce qu'on rapporte de cette terre, et ce qu'elle est.
Programmation musicale
Extrait du film
Extrait de la bande-annonce

L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration