Rencontre avec l’artiste plasticien, photographe, Nicolas Floc’h, à Porquerolles, dans l’exposition, " La Mer imaginaire ", à la Fondation Carmignac
- Nicolas Floc'h Artiste (sculpteur, photographe, peintre)
Mardi-Expo
Tewfik Hakem s'entretient avec l’artiste plasticien, photographe, Nicolas Floc’h, à propos de l'actualité de ses travaux de photographie ; dans l’exposition, La Mer imaginaire, à la Villa Carmignac et au Fort Saint-Agathe, à Porquerolles, jusqu’au 17 oct. 2021, et à Bruxelles, jusqu'au 11 juillet, à la Fondation Thalie, avec Invisible.
Je dirais que je suis artiste, tout court. C'est vrai que la dimension de marin est importante, que le fait de plonger, c'est important aussi, et ça compte, mais le centre c'est bien le fait d'être un artiste ; dès l'âge de douze ans, je plongeais, j'étais tout le temps sur l'eau, j'aidais même les pêcheurs à trier le poisson. J'ai eu envie de faire ce métier, j'ai fait de la pêche pendant dix-huit mois, j'ai interrompu mon cursus scolaire entre ma Seconde et ma Première, puis j'ai repris un cursus normal. J'ai eu des lectures, des influences.
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" Les descriptions de paysages sous-marins de Jules Verne me reviennent encore, peut-être parce qu'il n'allait pas sous l'eau "
Jules Verne s'est projeté avec la complexité d'une lecture d'un environnement, sans avoir été parasité par des représentations qui vont orienter le regard par rapport à l'océan, cela me surprend souvent. Ses descriptions sont étonnamment précises et proches d'une certaine réalité ; le travail de Klein a été important aussi avec toute la question du monochrome qui m'habite depuis longtemps. J'ai un rapport au medium traditionnel de l'art - que ce soit la sculpture, la peinture, la photographie - un certain rapport à leur histoire, et comme j'établis cette connexion entre le réel et l'art, il y a constamment des dialogues qui se mettent en place.
Je ne dirais pas que mes photos exposées sont scientifiques, elles sont artistiques, mais comme tout travail photographique, ce sont aussi des documents qui peuvent représenter de la donnée à un moment donné pour des scientifiques - que ce soit sur la couleur de l'eau, puisque je suis en lien avec des scientifiques qui travaillent sur la couleur de l'eau, ou que ce soit cet inventaire des fonds, des paysages plus visibles qui montrent un état à un moment donné de paysage qu'on ne connait pas - puisqu'il ne représente pas un sujet. Je propose un regard un peu différent.
Le noir et blanc que j'utilise correspond à plusieurs choses ; il permet d'abord de nous placer dans un espace relativement défini ; on ne sait pas où on se trouve, parfois on pourrait être dans une autre planète, on part sur d'autres imaginaires ; ensuite, pour moi, il y a aussi une histoire de la photographie sous l'eau différente de la photographie terrestre, puisqu'elle vient plus tard, et il me semblait intéressant de créer des passerelles avec une certaine histoire de la photographie, d'évoquer certains moments.
La Mer imaginaire, à la Villa Carmignac, Porquerolles
Du 20 mai au 17 octobre 2021. Pour l'exposition, La Mer imaginaire_, c_onçue par le galeriste et commissaire américain vivant à Los Angeles, Chris Sharp, la Villa Carmignac transforme ses espaces en un muséum d’histoire naturelle sous-marin interrogeant les interactions entre notre civilisation et le monde subaquatique t puisant son inspiration aussi bien dans l’architecture du lieu – les espaces immergés sous la villa et son plafond d’eau – que dans les œuvres de la collection : la fontaine aux cent poissons de Bruce Nauman, la fresque sous-marine de Miquel Barceló ou le homard perché sur une chaise de Jeff Koons...
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