Politique culturelle locale : la littérature ne se fait pas qu'à Paris

Lundi-Livre

Identité, égalité, attractivité : les territoires de la culture : France-Culture explore cette semaine - du 10 au 17 février 2020 - les enjeux des territoires en mettant l’accent sur les enjeux culturels soulevés par les prochaines élections municipales. Quels sont les liens entre identité et culture locale ? L’attractivité des territoires passe-t-elle par la culture ? Comment lutter contre les déserts culturels ? Comment éditer des livres loin du 6 ème arrondissement de Paris ? Pour répondre à ces questions, Tewfik Hakem reçoit deux éditeurs qui ont fait le choix de s'installer et travailler loin de Paris : Marion Mazauric nous raconte les 20 ans des éditions Au Diable Vauvert, et pourquoi elle a quitté Paris pour le Gard, et Florian Torrès qui dirige avec son frère, Yves Torrès, les Editions du Typhon, à Marseille, nous présente leur nouvelle maison d'édition.

Marion Mazauric

C'est un petit territoire au sud de Vauvert entre les près et les Costières, très peu de Camargue, le début des marais. C'est magnifique, c'est très inspirant, je dois dire. On a pu créer une résidence d'auteurs, on a pu monter une maison à laquelle une association est adossée qui agit sur le territoire pour développer des actions autour du livre, en faveur des auteurs. 

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"On a créé un vrai petit pôle d'intelligence littéraire au milieu des marais, avec une ambition nationale, même internationale. Et puis voilà, ça fait vingt ans, ça a fonctionné puisqu'on est vivants, et je dirais même, plus en forme qu'il y a vingt ans"

Je suis partie d'abord pour des motifs personnels, retrouver mes origines familiales, ma famille, les chevaux, les taureaux, la Camargue, j'avais besoin de cela et je ne me suis pas rendu compte des débuts derrière ce nom un peu provocateur, "Au Diable Vauvert". Et finalement, je crois que c'est l'année dernière, avec la publication de "Crépuscules" de Juan Branco, et son succès incroyable qui s'est fait hors, justement, des circuits et des réseaux parisiens nationaux habituels, beaucoup par les réseaux sociaux, que j'ai compris le décalage - le fait d'être décentralisé y compris dans les choix éditoriaux, sans pression, éditer ce bouquin ne m'a pas fait peur, c'était une évidence.

Florian Torrès

Basées à Marseille, les Editions du Typhon nées en 2018, rassemblent des œuvres de fiction, des textes d’auteurs européens et d’ailleurs autour de deux collections : "Après la tempête" qui regroupe des traductions inédites et des rééditions pour proposer des auteurs habités par une ambition commune, celle de sonder les êtres après des périodes de conflits - on s'intéresse à la façon dont la violence se déplace, c'est moins comment gagner la guerre que  la paix, et c'est une thématique qu'on retrouve dans nos parutions ; notre deuxième collection s'intitule "Les hallucinés", avec des textes et des histoires habités de fantômes, de mondes gothiques...

Notre point de départ, même si c'est banal de le dire, est notre passion de la littérature.  On a beaucoup lu, vu de maisons d'édition, on voyait qu'on pouvait faire quelque chose. A Marseille, nous sommes bien aidés par l'Agence du Livre pour créer des événements littéraires, des lectures - le plus important reste le maillon libraires.

"Les librairies marseillaises se battent, nous invitent pour créer des rencontres, font tout pour être vivantes. On est très attaché à la librairie, aux débats avec les écrivains, aux interventions"

On est très attaché au fait de croiser littérature et autres arts, tels que le cinéma, la musique, faire des alliances, créer des partenariats pour vivre. Marseille par exemple, est jumelée avec la ville de Hambourg en Allemagne...

Programmation musicale

Albin de la Simone, J'aime lire

Actualité

Sélection d'ouvrages du Diable Vauvert : Kétamine, de Zoé Sagan, L’Intégrale des Nouvelles de Vincent Ravalec, F.A.U.S.T. de Serge Lehman

Sélection d'ouvrages des éditions du Typhon :   La mort à Rome, de Wolfgang Koeppen ; La petite apocalypse deTadeusz Konwicki ; Et frappe le père à mort, John Wain.

Editions du Typhon, page Facebook