Entretien avec l'essayiste Stéphanie Hochet qui fait paraître " Éloge voluptueux du chat ", aux éditions Philippe Rey.
- Stéphanie Hochet Romancière et essayiste.
Lundi-livre
avec l'écrivain, essayiste Stéphanie Hochet qui, à travers son " Éloge voluptueux du chat ", dresse un portrait du félin, figure incarnée de l'érotisme, compagnon des écrivains et des poètes - de Baudelaire à Doris Lessing, en passant par Burroughs, Picasso ou les Pussy Riot - et retrace l’histoire des attachements l'unissant aux humains, tissant ainsi, analyse érudite, anecdotes et souvenirs en une promenade culturelle.
Le chat parcourt la littérature depuis le Moyen Âge, il fascine les écrivains. Pourquoi ? Sans doute, parce qu'il leur ressemble, il sait être longuement immobile, très observateur, c'est un compagnon idéal, une espèce de miroir, il y a plein de raisons qui expliquent l'amour des écrivains pour le chat.
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William Burroughs a écrit ce petit livre, "Entre chats ", qui date de la fin de sa vie, alors qu'il vivait environné de chats au point qu'il se voyait lui-même comme un chat. Il faisait cette distinction entre le chien qui quand il aboie, incarne la colère humaine, alors que le chat lui, est particulièrement sauvage, il n'y a rien d'humain chez le chat.
Il y a eu une période où le chat était assez mal vu. La Fontaine, par exemple, qui devait avoir une sainte horreur des chats, dans ses Fables, traite mal le chat qu'il dit cruel, hypocrite, grand seigneur, sadique, et le coup de patte final, c'est le chat qui le donne. Il va dans la même direction que Rabelais qui associe au chat les défaut de l'humain.
Intégré à la société et à part, intérieur et extérieur, c'est toute l’ambiguïté qui est si plaisante chez l'animal.
Je suis allée dans plein de directions, j'ai relu des textes que j'avais lus quand j'étais enfant, des textes de Colette comme "Dialogue de bêtes" ou "La chatte", ensuite, j'ai découvert des textes que je ne connaissais pas ; des textes de Doris Lessing sur les chats, William Burroughs, ou " Le paradis des chats ", d’ Émile Zola, moins connu que ses romans, ou encore, certains textes de Boris Vian ...
"Le Chat du Rabbin" de Joann Sfar, c'est l'intelligence et l'insolence personnifiées, c'est délicieux. Souvent, les chats ressemblent à leur auteur. II y a une façon de se voir dans l'animal, de projeter quelque chose de soi. Je n'ai rien contre l’anthropomorphisme, peut-être qu'on doit passer par l’anthropomorphisme pour avoir une connivence avec un animal, c'est possible.
Programmation musicale :
Gioachino Rossini, Duetto buffo di due gatti
L'équipe
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