Quand le lien organique à la forêt inspire les artistes // émission non diffusée à l'antenne ce jour

Le rêveur de la forêt, Ossip Zadkine
Le rêveur de la forêt, Ossip Zadkine ©Radio France - Corinne Amar - Musée Zadkine, décembre 2019
Le rêveur de la forêt, Ossip Zadkine ©Radio France - Corinne Amar - Musée Zadkine, décembre 2019
Le rêveur de la forêt, Ossip Zadkine ©Radio France - Corinne Amar - Musée Zadkine, décembre 2019
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Rencontre avec Noëlle Chabert et Jeanne Brun, commissaires de l’exposition, "Le rêveur de la forêt", au Musée Zadkine, qui éclaire, en même temps que l'oeuvre d'Ossip Zadkine, ce lien organique des artistes à la forêt, des débuts de la révolution industrielle à nos jours.

Avec
  • Jeanne Brun Directrice du Musée Zadkine
  • Noëlle Chabert Conservateur général du patrimoine, spécialiste d’art moderne et contemporain. Directrice du Musée Zadkine

Tewfik Hakem s'entretient avec les commissaires de l’exposition, Le rêveur de la forêt, Noëlle Chabert et Jeanne Brun, au Musée Zadkine, jusqu’au 23 février 2020. De Guillaume Apollinaire à Hicham Berrada, en passant par Joseph Beuys, Constantin Brancusi ou Paul Gauguin, Alberto Giacometti,  Eva Jospin, Giuseppe Penone, Javier Pérez ou Laure Prouvost ou encore, Auguste Rodin...., et puisant à des sources multiples, qu'il s'agisse de poésie, de philosophie ou de sciences, Le Rêveur de la Forêt va croiser les époques, les médiums et les genres. L’exposition réunit une centaine d’œuvres d’une quarantaine d’artistes, et par le biais de prêts de musées, de collections privées ou d’artistes, éclaire de manière inédite l’œuvre d’Ossip Zadkine, la matérialité vivante de ses sculptures, ce lien organique à la forêt. Avec un titre autobiographique qui renvoie au sculpteur, à son attachement intime à la forêt.

Noëlle Chabert

Ossip Zadkine était sculpteur, d'origine russe, né en Biélorussie en 1888 [non en 1890], il meurt en 1967, à Paris. Il grandit dans la proximité d'une très grande forêt, ayant passé une partie de son enfance et ses vacances dans la maison de son grand-père, d'un oncle, dans cette proximité de la nature. Son œuvre en sera tout imprégnée.

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Jeanne Brun

On part de la figure de Zadkine, on parle de la révolution industrielle et de la modernité. Pourquoi ? C'est le moment où il y a rupture avec la forêt. On a élargi le propos avec les grands modernes comme Picasso et les artistes contemporains qui continuent de se sentir concernés par ce que suscite la forêt. Il y a déjà une forme de courage, de singularité à vouloir défendre ce lien organique au sauvage, à la forêt. On est dans l'ancien atelier d'Ossip Zadkine, et on entre dans l'exposition, dans la forêt, avec une chouette qui nous regarde "les yeux ronds" - un regard posé sur nous, circonspect. C'est une vidéo d'Ariane Michel, une œuvre qui représente d'emblée la "lisière".

« Tout un peuple de bois, toute une forêt » Vue des bois de Zadkine à travers les miroirs de l’œuvre d’Angela Detanico et Rafael Lain, La Fleur inverse, lors de leur exposition au musée en 2007 (5 avril – 16 septembre)
« Tout un peuple de bois, toute une forêt » Vue des bois de Zadkine à travers les miroirs de l’œuvre d’Angela Detanico et Rafael Lain, La Fleur inverse, lors de leur exposition au musée en 2007 (5 avril – 16 septembre)
- © ADAGP Paris, 201. Photo © E.

Noelle Chabert

On est dans une période chronologique avec des fils rouges ; les primitifs, l'art brut, le surréalisme, des œuvres de Victor Brauner ou André Masson... Chez les contemporains, on a aussi tenu à avoir des œuvres sonores.

Le rêveur de la forêt - Musée Zadkine, décembre 2019
Le rêveur de la forêt - Musée Zadkine, décembre 2019
- © Corinne Amar

Jeanne Brun

On a conçu cette exposition en plusieurs temps. On commence par une partie intitulée "Lisière", représentant l'une des frontières physiques et symboliques du monde civilisé. Puis, on entre dans le cœur de la forêt, dans le monde sauvage, sa force de création, sa liberté totale, avec une partie intitulée "Genèse", des artistes comme Jean Arp... On achève le parcours avec "Bois sacré, bois dormant", la forêt cristallisant les projections collectives et intimes, avec les contes, les légendes, les croyances, et ce que la forêt inspire depuis toujours de fascination comme de grande crainte.

Max Ernst (1891-1976) La Dernière forêt , 1960 – 1970 Paris, Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, Centre de Création Industrielle. épôt au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Saint-Etienne Métropol
Max Ernst (1891-1976) La Dernière forêt , 1960 – 1970 Paris, Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, Centre de Création Industrielle. épôt au Musée d’art moderne et d’art contemporain de Saint-Etienne Métropol
- ADAGP, Paris, 2019 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais

"L'exposition a été conçue dans un certain optimisme, celui de Zadkine. De la diplomatie avec le vivant, c'est un peu ce qu'on est allé chercher"

Rêveur et poésie : c'est la façon que nous avons eue de concevoir l'exposition, abordant les questions de correspondances, par exemple, entre des artistes qui ne se sont pas connus. On a aussi cherché à montrer que les artistes veulent se détacher d'une certaine explication rationaliste du monde lorsqu'ils s'intéressent à la forêt. Je ne sais pas si Zadkine était un modèle d'optimisme, mais malgré toutes les épreuves qu'il aura traversées, il aura toujours rebondi.

Le rêveur de la forêt - Ossip Zadkine - détail, femme et chien [dite Diane]; 1927
Le rêveur de la forêt - Ossip Zadkine - détail, femme et chien [dite Diane]; 1927
- © Corinne Amar - Musée Zadkine, décembre 2019

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Programmation musicale :

Lescop, La forêt, 2012

Actualité

Musée Zadkine, Un atelier musée

Le rêveur de la forêt. Agenda et dates événements (à retenir : jeudi 23 janvier 2020 : Journée d'étude en collaboration avec l'ENSAD dans le prolongement de l'exposition. Entrée libre.)