Rohena Gera : "Le problème des classes en Inde, il est temps d'en parler"

Mercredi-ciné

Tewfik Hakem s'entretient avec la réalisatrice Rohena Gera, à l'occasion de la sortie de son film Monsieur. A Bombay, une jeune femme  est employée chez le fils d’une riche famille de la ville. Elle a quitté sa campagne pour échapper à l’assujettissement familial, rêve d'être créatrice de mode, il revient des Etats-Unis, ouvert malgré une tradition qui d'emblée sépare les domestiques de leur patron, mais habité de mélancolie. Dans l’espace relativement clos d’un appartement, naissent des sentiments contre lesquels l'un et l'autre tentent de lutter, et qui illuminent le film.

Je voulais amener ce débat dans mon film. C'est l'histoire d'une jeune domestique et de son jeune patron, dans un appartement de Bombay, c'est l'histoire de deux personnes avec cette intimité qui se crée entre eux, sans pour autant oublier qu'il existe une ségrégation. 

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J'ai vécu un peu partout ; j'ai grandi en Inde, j'ai fait mes études aux Etats-Unis, je vis à Paris. Je connais Bollywood, c'est un système très structuré de l'industrie du cinéma indien autour de vedettes. Mes deux comédiens ne sont pas des stars, elle (Tillotama Shome) et lui (Vivek Gomber) ont joué dans des films d'auteurs, viennent du théâtre.

Le personnage masculin est en pleine crise existentielle, très privilégié socialement mais pas heureux ; elle, c'est le contraire, d'une certaine manière. Deux êtres peuvent tomber amoureux l'un de l'autre, peu importe d'où ils viennent. Le problème des classes en Inde, il est temps qu'on en parle. A travers une histoire d'amour, on comprend mieux le point de vue de l'autre.

Programmation musicale :

Générique de fin : chanson du film (qu'on entend deux fois dans le film et qui a été conçue pour le film)