

Sophie Nagiscarde, commissaire de l’exposition "August Sander, Persécutés / persécuteurs des Hommes du XXe siècle", au Mémorial de la Shoah, à Paris, sera l'invitée du Réveil Culturel. L'exposition est à voir jusqu’au 15 novembre 2018.
- Sophie Nagiscarde Directrice des affaires culturelles du Mémorial de la Shoah, et commissaire d'exposition
Mardi-expo
avec Sophie Nagiscarde, commissaire de l'exposition " August Sander, Persécutés / persécuteurs des Hommes du XXe siècle ", au Mémorial de la Shoah, à Paris. August Sander (1876-1964), figure majeure de la photographie allemande pendant le IIIe Reich, réalisa, dans le cadre de sa série "Hommes du XXe siècle", des portraits, dans les années 1938, des Juifs persécutés, ainsi que des nazis qui se présentaient à son studio photographique de Cologne. L'exposition, au Mémorial de la Shoah, organise ce face-à-face entre persécutés et persécuteurs.
J'ai connu le travail de Sander dans les années 80, quand je faisais des études d'histoire de l'art, j'avais été très frappée par ses portraits. Il n'y avait pas d'autre photographe de cette ampleur qui avait proposé dans son oeuvre - donc, les Hommes du XXe siècle - une juxtaposition de la société allemande ; ces hommes et ces femmes, d'un côté ou de l'autre de la barrière, ce sont des Allemands, et ils font partie de ce peuple.
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Il a toujours été photographe. Pour gagner sa vie, il photographiait les gens qui se présentaient dans son studio. Ce qui est important chez Sander, que ce soit dans ce travail qui va être, disons, alimentaire, ou dans son travail personnel, c'est qu'il va porter exactement la même attention à la prise de vue. Dans ses photos par exemple qu'on voit des Juifs on voit qu'il y a un projecteur d'un seul côté pour accentuer les traits du visage, les contrastes, on voit même des ombres à l'arrière...

Les prises de vue étaient paraît-il assez longues. Sander mettait en scène les mains, le vêtement, notamment, pour les femmes. Le temps de la pose permettait à la personne de se mettre dans son propre personnage, de se mettre dans son moi intime - c'est ce qu'il voulait photographier - même s'il n'y a pas les noms, même si on ne sait pas qui sont les gens, on peut un peu savoir par leur vêtement d'où ils viennent, et on essaie aussi par la photographie de le dire...
Parmi toutes ces photographies, on a retrouvé des noms, reconstitué des parcours... L'exposition n'avait jamais été faite auparavant. Elle permet aussi de comprendre comment on résistait à cette époque-là, et comment on continuait à vivre.

Programmation musicale :
Adolf Ginsberg Orchestra," Berlin Cabaret ", 1930.
Site du Mémorial de la Shoah, exposition August Sander.

L'équipe
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