

Christophe Ono-dit-Biot reçoit le Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk pour parler de son dernier livre "La Femme aux cheveux roux" (Gallimard) et de la place de l'écrivain dans une Turquie de plus en plus autoritaire.
- Orhan Pamuk Écrivain, prix Nobel de littérature en 2006
Cette semaine dans Le Temps des Ecrivains, une émission spéciale car nous passerons cette heure avec le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk,
Ecrivain, archéologue et architecte
Né en 1952 à Istanbul, il est l’auteur de nombreux romans qui ont bouleversé leurs lecteurs dans le monde entier. Parmi eux, « Neige », « Mon nom est rouge », « Le musée de l'innocence », devenu depuis un véritable musée, et « Cette chose étrange en moi », grande fresque sur sa ville natale dont il ne cesse de creuser, en archéologue, les strates temporelles, et de reconstruire, en architecte, la passionnante histoire.

Orhan Pamuk est aussi un homme de grand courage quand il s’exprime sur les événements politiques qui secouent son pays. Au point d’avoir été accusé d’ « insulte à l’identité turque » par le régime, et menacé de mort par des ultranationalistes après ses prises de paroles sur le nombre d’arméniens ou de kurdes tués en Turquie.
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Ecrire ou creuser un puits?
Son nouveau roman, « La femme aux cheveux roux », traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy (Gallimard), loin de l’épopée de 600 pages offerte par son précédent livre, qui nous racontait sur plus de 60 ans la vie du petit peuple turc plongé dans les métamorphoses urbaines et politiques de la mégalopole Istanbul, est un livre court, nerveux, qui se lit comme un conte initiatique, puis comme une tragédie grecque, et qui nous montre que même si officiellement, ils clament qu’ils veulent lui échapper, les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se mettre entre les pattes du destin.
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Dans ce nouveau livre, centré sur l’histoire d’un jeune apprenti puisatier et de son maître, et sur le motif du passé qui vient demander des comptes, l’écrivain confronte le mythe d’Œdipe à son pendant oriental, la légende de Sohrab et de Rostam. Dans les deux cas, un père et fils qui ne se reconnaissent pas et qui s’infligent la mort. Dans la version occidentale, c’est le fils qui tue le père. Dans la version orientale, c’est le père qui tue le fils. Que faut-il en déduire sur les régimes autoritaires dans cette partie du monde ? Cette heure passée avec Orhan Pamuk sera l’occasion de lui demander. Et de lui poser un certain nombre de questions comme :
Quelle est la situation en Turquie ?
Comment arpente t-on encore les rues d’Istanbul la nuit, avec un garde du corps ?
Comment va son Musée de l’innocence, rêve borgésien devenu réalité ?
Mais encore :
Pourquoi un romancier comme lui va t-il se frotter à un mythe très ancien ?
Regrette t-il d’être devenu écrivain plutôt que peintre ?
Et enfin : écrire, est-ce creuser un puits ?
Un temps des écrivains exceptionnel avec l’un des plus grands écrivains contemporains.
"Je crois toujours aux valeurs libérales européennes et j'espère que la Turquie renouera avec elles un jour, mais je me souviendrai que l'Europe ne s'est souciée que de maintenir les musulmans en dehors de ses frontières, faisant du gouvernement turc le gardien de ses portes, ce qui a eu pour conséquence la fin de la démocratie turque."
Le livre : Orhan Pamuk, "La femme aux cheveux roux", traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy (Gallimard, 304 p., 21 €).
traduction simultanée de Michel Zlotowski
A voir: le site du "Musée de l'innocence" imaginé à Istanbul par Orhan Pamuk : https://masumiyetmuzesi.myshopio.com/
Premier choix musical : Rostam & Sohrab - Marionnette Opera de Loris Tjeknavorian https://www.youtube.com/watch?v=PInZaT3a0ao
**Second choix musical **Quatuor à cordes en mi mineur : Prestissimo de Verdi par le Quatuor Amadeus

Le bonus de l'émission: "Je lisais la vie de Flaubert comme si c'était une hagiographie dans la tradition soufie."
Le Temps des Ecrivains Bonus O.Pamuk
1 min
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