Philippe Sollers : "L'époque est malade, je la prends en consultation"

Philippe Sollers sur le plateau de l'émission "Vol de Nuit" le 3 janvier 2006.
Philippe Sollers sur le plateau de l'émission "Vol de Nuit" le 3 janvier 2006.   ©AFP - Bertrand Guay
Philippe Sollers sur le plateau de l'émission "Vol de Nuit" le 3 janvier 2006. ©AFP - Bertrand Guay
Philippe Sollers sur le plateau de l'émission "Vol de Nuit" le 3 janvier 2006. ©AFP - Bertrand Guay
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Christophe Ono-dit-Biot reçoit l'écrivain Philippe Sollers pour parler de son nouveau livre "Mouvement". Il pose son regard sur le philosophe Hegel. Puis il aborde l'impact sur la littérature de l'actualité marquée par le terrorisme, et le thème de la drogue.

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Né en 1936 à Valence, Philippe Sollers est l'auteur de nombreux romans, essais ou biographies, co-fondateur en 1960 de la revue Tel Quel aux éditions du Seuil, il est membre du comité de lecture des éditions Gallimard où il dirige la collection L'Infini ainsi que la revue éponyme. Grand admirateur de la Chine, il fut proche notamment de Roland Barthes, Michel Foucault et Jacques Lacan.

Sur le style de romans qu'il écrit, ou plutôt compose, Philippe Sollers s'amuse de déjouer les critiques qui cherchent désespérément "l'intrigue", c'est-à-dire "le résumé qui pourrait donner lieu au scénario pour le cinéma". Il écrit comme une "peinture cubiste" et non comme une photographie. Il livre son analyse de la société contemporaine et réfléchit à l'histoire en train de se faire avec l'islamisme radical, le terrorisme et les conflits actuels.

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Moi, j'ai besoin des Lumières. Je trouve que tout est obscur, que l'obscurantisme gagne tous les jours, illettrisme n'en parlons pas, l'analphabétisme est constant. Je ne me plains pas, il faut aller de l'avant, affirmer les Lumières.

Plutôt de décadence, il parlerait plutôt de "déliquescence" de notre société dont il ne voit pas de sursaut. Mouvement est un roman de son époque. Il explique écrire avec "une intention musicale", sinon "c'est à jeter".

Il faut savoir dans quelle époque on vit. On vit dans une époque absolument infernale, suffocante, réactionnaire, régressive, abrutie, meurtrière... ou pas. Si on ne le sent pas, si on n'en est pas bouleversé à chaque instant, ce n'est pas la peine d'écrire des romans réalistes. 

Je n'écris pas des romans du 19e siècle. J'écris le roman de mon époque dans ce qu'elle a de plus nerveux.

Les choix musicaux de Philippe Sollers :

Johann Sebastian Bach, Variations Goldberg 5, 8 et 17, par Glenn Gould, enregistrement de 1981.

Page officielle de Philippe Sollers

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