Le réchauffement climatique doit-il être spectaculaire pour mobiliser ?

Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces…  En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde.
Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces…  En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde.  ©AFP - ANGELOS TZORTZINIS
Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces… En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde. ©AFP - ANGELOS TZORTZINIS
Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces… En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde. ©AFP - ANGELOS TZORTZINIS
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Inondations, incendies, dôme de chaleur, fonte des glaces… En 2021, l’été est meurtrier et dévastateur partout dans le monde. La profusion de ces images chocs dans les médias et sur les réseaux sociaux peut-elle entraîner un sursaut écologique ? Quel impact le spectaculaire peut-il avoir ?

Avec
  • Fabien Locher Historien des sciences, spécialiste de l'histoire environnementale, des sciences et des techniques
  • Léa Vavasseur Porte-parole d'Alternatiba
  • Karine Weiss Professeure à l'université de Nîmes et chercheuse en psychologie sociale et environnementale

Le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié ce 9 août 2021 est sans appel. Les prévisions des scientifiques sont catastrophiques, certains impacts seraient déjà irréversibles : hausse de la température mondiale au-delà du raisonnable, montée des océans et intensifications des événements extrêmes.  

Il s’agit de "l’avertissement le plus sévère jamais lancé à l’humanité" selon Alok Sharma, le président britannique de la COP 26 qui se tiendra en novembre à Glasgow.  

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L'Invité(e) des Matins d'été
29 min

Des mots alarmistes qui rencontrent depuis le début de l’été un écho dramatique dans l’actualité. Nous sommes submergés d’images qui viennent de toute la planète. Des inondations en Allemagne et en Chine, des dômes de chaleur en Californie, plus de 50 degrés en Irak, des méga feux qui sévissent en ce moment même en Turquie et surtout en Grèce… Bref notre maison brûle et nous regardons confortablement des images spectaculaires qui circulent de plus en plus dans les médias et sur les réseaux sociaux.  

Quel est leur impact sur notre comportement entre la prise de conscience nécessaire et le risque de sidération ? Le spectaculaire est-il un levier ou un frein au changement ?  

Pour en parler, nous recevons la porte-parole d'Alternatiba Léa Vavasseur, l'historien Fabien Locher et la chercheuse en psychologie sociale et environnementale Karine Weiss. 

Je pense que ces images, forcément ça créé un impact fort, une charge émotionnelle forte qui créé potentiellement de la peur, de l’angoisse, l’envie de réagir… Mais une fois qu’on a ces images, derrière si on n’a pas de levier d’action concret, ça pleut clairement créer une forme de sidération, de fatalisme aussi, qui je pense est renforcée par le fait que le dérèglement climatique c’est un problème à l’échelle globale, que c’est pas du tout évident de savoir à quel niveau on peut avoir prise.      

Léa Vavasseur

On est face à quelque chose que l’on ne maîtrise pas, face à des images qui ne nous disent pas ce qu’il faut faire. Il y a une forme de sentiment d’impuissance qui va être ressenti. Quand on a ce sentiment d’impuissance, on préfère être un peu dans le déni parce qu’on ne sait pas quoi faire et on ne sait pas vraiment quels types d’action seraient suffisants pour aller au-delà de ce que nous présente, par exemple, le rapport du GIEC aujourd’hui.              

Karine Weiss 

On a depuis très très longtemps des inquiétudes dans les sociétés occidentales sur la question du changement climatique possible. C’est assez logique quand on y pense parce que c’étaient des sociétés rurales où évidemment un climat qui change c’était immédiatement la menace de disettes, de famines, de troubles politiques (…) Historiquement on voit très bien que ce sont les événements extrêmes qui mobilisent le plus parce qu’ils sont repris par la sphère médiatique, et d’autre part parce que pour les gouvernants, les événements extrêmes constituent des défis.            

Fabien Locher 

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