En novembre, dans les Deux-Sèvres, des heurts ont éclaté entre agriculteurs et manifestants, paysans et/ou naturalistes, autour d'un projet de construction de "méga-bassine". Leurs défenseurs les jugent utiles à l'irrigation des terres; leurs détracteurs, eux, y voient une accaparation de l'eau …
- Joël Limouzin Président de la chambre d'agriculture de Vendée et membre du bureau de la FNSEA
- Florence Denier-Pasquier Juriste, administratrice de France Nature Environnement et membre au titre de la protection de la nature et de l'environnement du Conseil économique, social et environnemental.
- Marie Jacqué Sociologue à l’université d’Aix-Marseille, laboratoire LPED Population Environnement Développement
La question n’est pas si neuve puisqu’un tel conflit avait conduit à la mort, sur le site du barrage de Sivens, de Remi Fraisse en 2014.
Mais elle a été profondément renouvelée par les récentes manifestations qui ont eu lieu dans le sud des Deux-Sèvres et le nord de la Charente Maritime autour des retenues construites pour stocker les eaux hivernales afin d’irriguer des cultures en été.
Un autre type de conflit se développe également avec le développement de micro-centrales hydroélectriques contestées par des militants écologistes en raison de la transformation des cours d’eau sur lesquels elles sont installées.
Car, si dans certaines régions méditerranéennes, ces conflits sur les usages de l’eau sont anciens, le réchauffement climatique inquiète dans des départements de l’Ouest de la France ou du Massif central où le cycle des pluies était habituellement plus généreux.
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Florence Denier-Pasquier, juriste spécialisée dans le droit de l'eau et des milieux aquatiques, Joël Limouzin, président de la chambre d’agriculture de Vendée et membre du bureau de la FNSEA et Marie Jacqué, sociologue à l’université d’Aix-Marseille.
"L'usage de l'eau, je ne le limiterais pas à deux volets : l'agriculture et l'équilibre des milieux mais je choisirais trois axes à amener simultanément, à savoir l'accès à l'eau potable pour chacun des citoyens, l'équilibre des milieux pour la biodiversité et en troisième position, l'équilibre économique, c'est-à-dire préserver nos entreprises agricoles" Joël Limouzin
"C'est la particularité du Marais Poitevin, c'est une zone humide avec un problème de déséquilibre quantitatif entre ce qui était prélevé et ce que la nature pouvait donner. Il y a donc des logiques de rééquilibrage qui ont été demandées par la loi, et sur ces territoires là on a plutôt des réserves de substitution qui quand elles sont mal conçues, sont considérées par France Nature Environnement comme des bassines" Florence Denier-Pasquier
"La question des pénuries semble structurer ce débat(...) L'enjeu étant de réussir à retenir l'eau lorsqu'elle est présente pour pouvoir l'utiliser à un moment où on en a besoin " Marie Jacqué
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