Depuis le mois d'octobre, la Convention Citoyenne pour le Climat réunit 150 citoyen.nes tiré.es au sort pour penser à des solutions en vue d'« accélérer la transition écologique ». Cette démarche participative va-t-elle permettre à la démocratie de se renouveler ou n'est-ce qu'un leurre politique ?
- Jordane Arlettaz professeur de droit public à l’Université Montpellier I, chercheuse au Centre d’Études et de Recherches Comparatives Constitutionnelles et Politiques (CERCoP)
- Dimitri Courant doctorant en sciences politiques (université Paris 8 / université de Lausanne)
- Véronique Nahoum-Grappe Anthropologue
Comme chaque mois avec notre partenaire La Croix et Béatrice Bouniol du service politique de ce quotidien, nous revenons sur une actualité importante du mois écoulé. Ce soir, nous nous intéressons à la Convention Climat dont la deuxième session s’ouvre demain à Paris et qui rassemble 150 citoyennes et citoyens tirés au sort, chargés de faire des propositions au mois de janvier à propos du combat contre le réchauffement climatique.
Cette assemblée peut-elle être autre chose qu’un gadget destiné à répondre aux demandes des gilets jaunes ? Comment instiller une dose de démocratie participative dans un système représentatif comme le nôtre ?
On pourrait envisager un nouvel outil de démocratie directe, qui ne soit pas le strict référendum mais qui permette d’associer les citoyens non sur à la décision finale, oui non sur un texte, mais en amont, sur des propositions, sur des délibérations sur l’écriture de texte. Jordane Arlettaz
Je n’appelle pas ça démocratie représentative car, précisément, il n’y a pas de représentativité dans les parlements, j’appelle ça démocratie élective. En face, il y a la démocratie « sauvage », celle des Gilets Jaunes par exemple, la démocratie active de gens qui se mobilisent. Ils proposent une démocratie directe. La réponse du gouvernement, avec le Grand Débat, c’est la démocratie participative, une assemblée ouverte à tous, où l’on peut parler mais sans réel pouvoir. Avec la Convention, c’est de la démocratie délibérative, dans un espace fermé mais avec une bonne qualité de débat. Dimitri Courant
Le système électoral est une chance, bien des gens en rêvent, et en meurent. C’est un premier pas qu’il faut respecter absolument, on ne peut pas aller en arrière et le mépriser. Mais qu’il faille l’augmenter, ça oui. Véronique Nahoum-Grappe
Pour aller plus loin :
Site et informations sur la Convention Citoyenne sur le Climat
La convention citoyenne pour le climat s’ouvre dans la controverse, Reporterre, le 04/10/2019
Convention pour le climat : illusions technocratiques et pseudo-démocratie directe, Le Monde, le 16/10/2019
« Les initiatives de démocratie participative sont trop cadenassées », Entretien avec Julien O’Miel pour Courrier des Maires, le 21/12/2018
La démocratie représentative est-elle réellement démocratique ?, La Vie des Idées, le 07/03/2018
La démocratie participative, Entretien avec Loic Blondiau pour SES-ENS, le 15/01/2018
150 citoyens vont-ils sauver le climat ?, Le Monde, le 19/10/2019 [Abonnés]
Sur nos invités, trois entretiens de La Croix, recueillis par Béatrice Bouniol, le 24/10/2019
Dimitri Courant : « Le tirage au sort, un nouvel esprit politique »
Jordane Arlettaz : « Aux citoyens de réfléchir à une réforme constitutionnelle »
Véronique Nahoum-Grappe : « Pour augmenter la démocratie, le modèle des jurés d’assises »
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