

Nous entrons dans une crise écologique et sociale sans précédent historique, comment la politique va accompagner la transition qui semble indispensable ?
- Lucile Schmid Essayiste, femme politique
- Pierre Charbonnier Philosophe, chercheur à Sciences-po
- Christian de Perthuis Économiste à l’université Paris Dauphine, fondateur de la Chaire Economie du climat
L’idée d’un « monde d’après » semble aurait-elle fait long feu ? Rappelez-vous c’était il y a un siècle, juste avant l’été, alors que l’on sortait à peine du confinement : rien ne pouvait plus être comme avant, tout serait plus écologique. La pandémie largement imputable à la destruction des espaces et des espèces sauvages, et l’expérience d’un arrêt de l’économie mondiale jusque-là impensable, ouvraient la voie à une transition écologique qui se faisait attendre.
Des signaux subsistent encore : le Parlement européen a voté le 7 octobre un objectif de réduction d’au moins 60 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE) d’ici à 2030, plus ambitieux que celui de 55 % proposé par la Commission, alors que les Etats membres ne devraient prendre position qu’en décembre. Le Green New deal est en marche et la relance économique promet d’être verte.
Il faut dire que malgré les engagements, comme l’accord de Paris qui fêtera en décembre ses 5 ans, les prévisions des climatologues restent très alarmistes : il devient de plus en plus improbable de voir l’augmentation des températures limitée à 2° en moyenne sur la terre en 2100. Le contraste avec les volontés affichées est saisissant : les politiques sont-ils impuissants, ou voués à trahir la parole ? Dans un courrier envoyé lundi 12 octobre au président de la République, les participants à la Convention Citoyenne pour le climat s'inquiétaient ainsi des reculs sur la 5G, de la taxe aérienne, et demandaient à Emmanuel Macron de réaffirmer son « engagement » écologique.
Tout cela pose évidemment la question du modèle économique. Pour le dire simplement pourra-t-on réussir la nécessaire et consensuelle transition écologique dans le cadre du modèle économique actuel, que faute de mieux on qualifiera de capitaliste ?
"Votre transition n’est pas la nôtre" scandaient mardi 13 octobre les militant d’Extinction rébellion qui ont momentanément bloqué la rue du ministère de la Transition écologique.
« Crise écologique : la politique est-elle le problème ou la solution ? »
"On est dans la tâche gigantesque de réinventer l'univers normatif dans lequel on vit" Pierre Charbonnier
"La difficulté de la politique écologique est de passer de la théorie à la pratique" Lucile Schmid
"La question climatique et environnementale remet en cause le marché" Christian de Perthuis
"Cet enjeu de sociologie des élites est posée" Lucile Schmid
"Ne demandez pas à l'économiste de vous dire la vérité, ce n'est pas la bonne façon de me poser dans le débat" Christian de Perthuis
"L'économie n'existe pas" Pierre Charbonnier
"On a une entité métaphysique qui s'appelle économie qui nous encombre" Pierre Charbonnier
"Sur la biodiversité, notre rapport au vivant, l'économiste est complètement dépassé" Christian de Perthuis
"Nous ne pouvons pas faire confiance - je l'assume - en démocratie uniquement au responsable politique pour fixer le cap... c'est le citoyen, la société qui doit fixer le cap" Lucile Schmid
"Il y a ce fond éthique dans l'écologie qu'il faut assumer" Pierre Charbonnier
Titre de la musique diffusée
- Bwè Dlo (feat. Seun kuti) de l’album Soleil Kréyol par David Walters
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