Le programme Erasmus célèbre aujourd'hui ses 35 ans, il a permis à des millions d'étudiants de partir étudier en Europe, renforçant le sentiment d'appartenance à la communauté européenne. Alors que l'euro fête ses vingt ans, et un an après le Brexit , quel est notre rapport à l'Union européenne ?
- Sophie Duchesne Politiste, directrice de recherche au CNRS à l’Institut des Sciences Politiques à Nanterre (ISP)
Relance, puissance, appartenance : voilà les trois termes assemblés en devise que la France a brandis comme emblèmes de sa présidence du conseil de l’Union européenne.
C’est au troisième, appartenance, auquel nous allons nous attacher ce soir car il a récemment pris le relais de termes plus polémiques comme identité ou valeurs.
Mais comment se forge un sentiment d’appartenance ?
Vingt ans après la mise en place de l’euro, trente cinq après la naissance du programme Erasmus et le déplacement de millions d’étudiants à travers l’Europe, comment expliquer que cet imaginaire européen, cette communauté de reconnaissance croisée ne soit pas plus forte et demeure battue en brèche par le renouveau de nationalismes farouches ?
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Valérie Drezet-Humez, cheffe de la Représentation de la Commission européenne en France, Sophie Duchesne, politiste, directrice de recherche au CNRS, directrice du Centre Émile Durkheim à Bordeaux et Etienne Campion, journaliste au service idées à Marianne, vice-président de l'association Critique de la raison européenne.
"Le projet européen est un projet à temps long, par conséquent, le sentiment d'appartenance doit se construire régulièrement, au jour le jour. (...) Aujourd'hui, 2/3 des Français reconnaissent et sont fiers de leur citoyenneté européenne, il y a donc déjà ce point très positif, de plus l'Union européenne reste caractérisée par des notions de débats et d'échanges, pas d'uniformité" Valérie Drezet-Humez
"Ce qui explique qu'on ne puisse pas parler aujourd'hui d'un sentiment d'appartenance européen, c'est bien sur le temps long. Vous avez cité les trente-cinq ans d'Erasmus, c'est rien du tout pour fabriquer une impression qu'on appartient à quelque chose, qu'on fait partie d'un territoire, la réussite du sentiment d'appartenance territoriale, c'est bien évidement la nation, et ça ne se compte pas en décennies mais en siècles" Sophie Duchesne
"On peut se sentir profondément européen sans se sentir appartenir à l'Union européenne. L'Union européenne a bénéficié d'une rente et d'un malentendu qui était de considérer que l'Europe, c'est l'UE. On peut aimer l'Europe et les nations européennes avant d'aimer l'UE" Etienne Campion
Retrouver aussi le programme de la célébration des 35 ans d'Erasmus organisée à la Maison de la Radio et de la Musique le 20 janvier.
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