Joe Biden est-il en train de raviver l’Amérique ?

Joe Biden lors de sa première conférence de presse, 25/03/2021
Joe Biden lors de sa première conférence de presse, 25/03/2021 - Jim WATSON / AFP
Joe Biden lors de sa première conférence de presse, 25/03/2021 - Jim WATSON / AFP
Joe Biden lors de sa première conférence de presse, 25/03/2021 - Jim WATSON / AFP
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Les débuts du Président Biden montrent qu’il veut gouverner vite et fort.

Avec
  • Sonia Dridi Journaliste indépendante à Washington
  • Laurence Nardon Responsable du programme Amérique du Nord de l’Ifri, productrice du podcast hebdomadaire "New Deal" sur Slate
  • Benjamin Haddad Directeur Europe à l’Atlantic Council (Washington)

Deux mois après son investiture, le Président des États-Unis, Joe Biden, surprend les observateurs.

Il faut dire que la campagne et ses détracteurs ont solidement ancré sa réputation. Trop gaffeur. Trop mou. Trop âgé. Symbole d’un establishment conspué, « Joe l’endormi », comme le surnommait Donald Trump, semblait avoir pour atout principal les défauts de son opposant. Et suscitait peu d’espoir quant à sa capacité à recréer la confiance et l’unité. Dans un pays traversé par le doute et les fractures.

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Et pourtant. Les débuts du Président Biden montrent qu’il veut gouverner vite et fort. La lutte contre le Covid-19 ? Le pays vaccine désormais à tour de bras. La politique économique ? Le nouveau Président a fait voter un plan de soutien gigantesque… et prépare déjà un grand plan d’investissement. La scène internationale ? Il impose un rapport de force dur, très dur, avec la Chine et la Russie. Et ambitionne de prendre le leadership dans la lutte contre le changement climatique et la défense du modèle démocratique.

Déjà, bien sûr, les premières limites, politiques, et les premières crises, liées à l’actualité brûlante et aux vieux défis de l’Amérique, affleurent. Il n’empêche : Joe Biden désarçonne. 

Serait-il, contre toute attente, en train de raviver l’Amérique ? C’est la question du temps du débat de ce samedi, jusqu’à 19h, à écouter en direct sur France Culture. Et quand vous le désirez, sur l’application de Radiofrance. Où vous pourrez aussi, télécharger le podcast.

Une des manières d'interpréter ce qui se passe, c'est de dire que Joe Biden a beaucoup changé de sa campagne de l'année dernière et jusqu'à présent. On le connaissait comme quelqu'un d'assez centriste, très libéral sur le plan économique. Et en réalité son administration met en place, pour la première fois depuis les années 80, un gouvernement plutôt social qui remet en route la responsabilité de l'Etat pour faire de la redistribution sociale, ce qu'on n'avait pas vu depuis que Reagan avait, au contraire, mis en place ce ruissellement, et cette délégitimation du rôle de l'Etat. - Laurence Nardon -

Derrière un discours rassembleur-modéré, derrière son côté assez calme, Joe Biden, pour le moment, mène une politique très ambitieuse et surtout très rapide.  Son objectif était de répondre à cette double crise sanitaire et économique causée par le Covid avec beaucoup de rapidité. (...). Frappé vite, frappé fort (...). Là où je suis prudent c'est qu'on est dans une logique de pragmatisme et de compétence plus technocratique et non pas dans une transformation du rôle de l'Etat... - Benjamin Haddad -

Joe Biden, on le sait, dans sa carrière a fait plusieurs gaffes, c'est ça qui lui a donné ce rôle assez superficiel. Mais en fait c'est quelqu'un de déterminé, de très persistant (...) et pour cette présidence, il a réussi à obtenir le soutien de la jeunesse progressiste, contrairement à Hillary Clinton en 2016, et c'est pour ça qu'il est poussé à agir rapidement et notamment à adopter des mesures sociales (...) Joe Biden, lui-même, aime se comparer à Franklin Delano Roosevelt... - Sonia Dridi -

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