Confier la planification écologique à la Première ministre, épaulée par deux Ministres et un Secrétaire général est une première. Cette nouvelle structure peut-elle être le moteur d’un changement espéré ? Sera-t-elle à la hauteur de l’urgence climatique ?
- Benoit Leguet Directeur général d’I4CE – Institute for Climate Economics, think tank sur l’économie de la transition énergétique
- Claire Egnell Etudiante en Master Politique environnementale à Sciences Po et en philosophie des sciences à l'ENS-Ulm, membre du collectif "Pour un réveil écologique"
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Léo Cohen, ancien conseiller de deux ministres au Ministère de la transition écologique et solidaire, co-organisateur de la Convention citoyenne pour le climat, Claire Egnell, étudiante en Master de Politique environnementale à Sciences Po et en philosophie des sciences à l'Ecole normale supérieure Ulm, membre du collectif "Pour un réveil écologique" et Benoît Leguet, directeur général de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE).
On ne peut pas dire que depuis 1971 et l'invention du premier ministère de l'environnement toutes les configurations aient été essayées mais la dernière en date se veut innovante, sans que l'on sache si elle sera convaincante. Une planification écologique gérée directement par Matignon avec l'aide d'un secrétaire général, tandis que deux ministères lui sont reliés, un de la transition écologique et de la cohésion des territoires et un autre de la transition énergétique.
Voilà donc la nouvelle architecture gouvernementale. Mais parviendra-t-elle à convaincre les miliantes et militants de la cause du climat qui plaident pour une réponse urgente au défi environnemental ? Et à convaincre celles et ceux qui, de plus en plus nombreux, entrés dans les grandes écoles de l'excellence appellent à déserter et à ne plus participer à des administrations qui ne vont pas assez vite pour résoudre la crise ?
Léo Cohen : "Il existe une contradiction entre les spécificités des politiques écologiques et climatiques et la manière dont fonctionne notre système politique dans son ensemble, c'est-à-dire nos institutions, notre culture administrative, nos instruments de politique publique, nos habitudes de communication, donc il faut arriver à changer les règles du jeu et ce qui se passe en ce moment est intéressant de ce point de vue-là."
Benoît Leguet : "La première chose à surveiller, ce sont les décrets d'attributions des deux ministres. Mais il y a également la création du secrétariat général à la planification écologique qui va être un petit peu le maître d'œuvre de ce grand chantier et qui va aller "embêter" les deux ministres dont on parle mais également tous les autres ministres pour mettre en œuvre le grand chantier. C'est un personnage clé."
Claire Egnell : "On se rend compte qu'aujourd'hui il y a un manque de conscience sur le fait que ça n'est pas une option, que ça n'est pas juste quelque chose qui devrait s'additionner aux autres prérogatives des différents ministères. Là il s'agit de réduire de manière absolument drastique nos émissions de gaz à effet de serre, il y a aussi un énorme enjeu autour de l'adaptation, donc c'est la responsabilité d'absolument tout le monde et pas seulement de ceux qui décident de s'y intéresser."
Bibliographie :
- Léo Cohen, 800 jours au ministère de l'impossible, Editions Les Petits Matins, mars 2022
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