

L'écologie est désormais obligée d'accoler de nombreux qualificatifs pour exprimer toute sa nuance et son déploiement. L'écologie de "rupture" rencontre l'écologie "radicale", ou encore "pragmatique". Quelle réponse peut-on apporter à l'urgence climatique ? Comment formuler le passage à l'action ?
- Léna Lazare Membre du mouvement Youth for Climate en France
- Olivier Blond Délégué spécial à la lutte contre la pollution de l'air en île de France, conseiller régional
- Benoit Leguet directeur général d’I4CE – Institute for Climate Economics, think tank sur l’économie de la transition énergétique
Après un été riche en catastrophes climatiques, les votes pour le premier tour de la primaire écologiste ont débuté aujourd’hui. Un scrutin qui doit départager cinq candidats et candidates mais aussi cinq visions différentes de la mise en œuvre de politiques plus vertes.
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Olivier Blond, délégué spécial à la lutte contre la pollution de l'air en Ile-de-France, Benoît Leguet, directeur général d'I4CE, et Léna Lazare, porte-parole française du mouvement Youth for Climate.
Olivier Blond estime que le temps n'est plus à l'hésitation : "La question n'est plus de savoir si on est pour ou contre, la question est de savoir comment on y arrive. Comment réduit-on les émissions de gaz à effet de serre ? Comment diminuer le trafic en ville, ou le niveau de certains polluants ? C'est la discussion autour du "comment" qui est importante."
L'écologie a gagné tout le spectre de la politique contemporaine. Pour en distinguer les contours, les nuances et les frontières, il faut y accoler de nombreux qualificatifs. On parle ainsi d’écologie radicale ou joyeuse, d’écologie pragmatique ou punitive, d’écologie intégrale ou mainstream, au point que Daniel Cohn-Bendit peut parler "d’extrémisme déclamatif".
L'aspect punitif, pour Benoit Leguet, peut s'apparenter à l'aspect économique : "La transition écologique va coûter. Il va falloir investir et déclasser du capital, soit arrêter un certain nombre d'activités en requalifiant ces personnes. Mais si on ne fait rien, cela va coûter encore plus cher. Il va donc falloir se poser la question des fonds et de la redistribution. Il faut aussi donner des alternatives aux gens, comme pour la taxe carbone."
Faut il s’accommoder d’une transition écologique, s’adaptant à ce qui existe, ou bien n’en avons-nous plus le temps et devons-nous accepter l’idée d’une rupture totale avec le productivisme ?
Membre du mouvement Youth for Climate, Léna Lazare constate une rupture avec le pouvoir politique et privilégie d'autres alternatives : "Le monde actuel est effrayant. Le dérèglement climatique ou encore l'effondrement de la biodiversité est déjà entrain d'arriver… Quand l'accord de Paris a été signé, tout le monde était soulagé. Mais presque aucun engagement n'a été respecté. Avec les jeunes qui militent, on essaie donc de se recentrer sur l'échelon local. La société écologique telle qu'on l'envisage, nécessiterait un système démocratique totalement différent."
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