L’agenda politique très chargé de la rentrée relance le débat sur la dimension « géopolitique » de la Commission européenne voulue par sa présidente. L’Europe doit-elle s’acclimater au nouveau langage de la puissance et s’affirmer davantage face à la Turquie, la Chine, la Russie, les Etats-Unis ?
- Bastien Nivet Docteur en science politique, enseignant-chercheur à l'École de Management Léonard de Vinci
- Florian Louis Historien, auteur d'une thèse sur l'histoire du concept de géopolitique
- Sylvie Bermann Diplomate française
Ce matin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a prononcé son premier discours sur l’état de l’Union devant le parlement européen. Un discours attendu après ses déclarations répétées de faire de la "géopolitique".
Elle a notamment plaidé pour une Europe de la santé et pour un continent moins polluant dans le cadre du pacte vert. Mais elle a également dénoncé le racisme et les crimes de haine, avant de prendre position sur l’accueil de migrants et sur son souhait d'une politique commune face à la Turquie et la Grande Bretagne.
Est-ce à dire que le temps de l’Europe puissance douce est révolu ? Et surtout, quel type de puissance veut incarner cette nouvelle commission ? Une puissance économique, évidemment. Une puissance diplomatique ? Une puissance militaire ? Moins sûr.
Une Europe puissance, mais comment ?
Le discours de la présidente de la Commission n'octroie qu'une place limitée à la politique étrangère (...) L'Union Européenne est très attachée au multilatéralisme en son sein, mais veut à la fois s'affirmer comme une puissance, potentiellement géopolitique : là est toute l'ambiguïté. Florian Louis
Il y a une prise de conscience avec la crise sanitaire : l'Union Européenne se retrouve entre "l'hubris chinois" et la "paranoia américaine" et ne peut pas disparaitre. Il faut qu'elle existe sur son terrain, le plan économique, mais elle doit aussi développer des outils militaires et technologiques. Où est l'Europe dans la course technologique ? Sylvie Bermann
Si on regarde l'évolution de l'Union Européenne au cours des dernières décennies, on observe une juxtaposition de politiques dans plusieurs domaines, sans pour autant qu'une puissance globale émerge. Cela donne à penser qu'il y a un décalage entre les champs progressivement couverts par l'intégration européenne et ce qui relève d'une volonté de puissance au sens classique du terme. Bastien Nivet
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