

Alors que le mandat de la procureure Fatou Bensouda touche à sa fin, la perspective d'enquêtes menées hors du continent africain a fait vivement réagir certains Etats. D'ordinaire critiquée pour sa partialité et son inefficacité, la CPI s'affranchit-elle progressivement de la souveraineté des Etats?
Dorine Llanta (Chargée de programme au sein de la représentation permanente de la FIDH à la Cour Pénale Internationale à La Haye), Emmanuel Altit (Avocat international, intervenant devant les juridictions pénales internationales et particulièrement devant la Cour Pénale Internationale, conseil principal de la défense de Laurent Gbagbo), Raphaëlle Nollez-Goldbach (Directrice des études Droit et Administration publique à l’École Normale Supérieure, chargée de recherche au CNRS, elle enseigne le droit international public, le droit pénal international et les relations internationales à l’ENS).
La tribune publiée dans la presse la semaine dernière par une cinquantaine de dirigeants ou anciens dirigeants politiques européens a pu surprendre : ils y regrettaient la multiplication des attaques contre la Cour pénale Internationale.
Une institution qui, depuis son entrée en vigueur en 2002, a été critiquée comme cour néocolonialiste par les dirigeants africains devant laquelle elle comparaissait, méprisée par l’ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic quand il y était auditionné, réfutée par les Etats-Unis et Israël qui ne lui reconnaissent pas le droit de faire comparaître leurs propres citoyens. C’est d’ailleurs à propos de l’enquête, ouverte récemment par la cour sur les crimes présumés accomplis par Israël
dans les territoires palestiniens en 2014, que Benjamin Netanyahu a déclaré que cette cour était « l’essence de l’antisémitisme ».
On le voit les critiques sont récurrentes et intenses.
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