Les Jeux olympiques d'hiver, qui commencent à Pékin en février, font l'objet d'un boycott diplomatique de la part de certains pays dont les États-Unis et l'Australie, qui dénoncent les violations des droits humains du gouvernement chinois. Le boycott peut-il être un véritable moyen de pression ?
- Gérard Araud Diplomate, ancien ambassadeur de France aux États-Unis
- Jean-Baptiste Guégan Spécialiste en géopolitique du sport
- Cécile Coudriou Présidente d’Amnesty International France depuis 2018
À un an de la coupe du monde de football au Qatar mais surtout à, à peine, plus d’un mois de la cérémonie d’ouverture des J.O d’hiver de Pékin, se pose, une fois encore, la question de l’attitude à adopter face à des régimes qui maltraitent les droits humains, mais utilisent de grands événements sportifs comme vitrine.
Si le boycott sportif ne semble plus d’actualité, le boycott diplomatique des Jeux, annoncé il y a 15 jours par les États-Unis, oblige les autres pays à se positionner…
Face à des accusations de génocides, puisque c’est le terme utilisé par Washington pour les Ouïghours, se contenter de ne pas envoyer de représentants officiels peut paraître léger …
Mais la réaction de Pékin et l’embarras de l’Europe, qui cherche toujours une position commune, montrent peut-être que les symboles comptent tout de même lorsqu’il s’agit d’événements internationaux à forte portée symbolique …
Pour ce débat, Chloë Cambreling reçoit Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France, Jean-Baptiste Guégan, spécialiste en géopolitique du sport et Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington.
"Du point de vue américain, les États-Unis refusent la realpolitik ou au moins refusent d'avouer qu'ils font de la realpolitik, il leur faut toujours "une feuille de vigne" idéologique, le combat qu'ils conduisent contre la Chine se doit d'être aussi un combat idéologique, et donc les États-Unis se présentent comme les défenseurs de la démocratie, des droits de l'homme" Gérard Araud
"Pour Amnesty International, le boycott, qu'il soit diplomatique ou autre n'est pas la solution (…) Nous avons d'autres leviers tels que le plaidoyer, la mobilisation militante, la pétition (…) Nous croyons au dialogue ou au "name and shame", c'est-à-dire de profiter d'être à un évènement pour mettre en lumière l'envers du décor" Cécile Coudriou
"Le boycott symbolique tel qu'il est prévu a un intérêt car il retourne l'arme du soft power et de l'image internationale contre celui qui organise, c'est une prise de judo idéologique, c'est-à-dire qu'ils retournent la force des Jeux contre celui qui organise et qui espérait s'en servir" Jean-Baptiste Guégan
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