Le collectif citoyen sur la vaccination est-il autre chose qu’un gadget ?

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Outils de bricolage - Banphote Kamolsanei / EyeEm
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Ce samedi 16 janvier a eu lieu la première réunion du collectif de citoyens tirés au sort pour accompagner la stratégie vaccinale, et faciliter son acceptation dans la population. Comment les outils de la démocratie directe peuvent-ils être appliqués aux questions de santé publique ?

Avec
  • Jean Grosset Membre du bureau du CESE (Conseil économique, social et environnemental)
  • Laurent Chambaud Médecin et directeur de l'École des hautes études en santé publique (EHESP), spécialiste de la démocratie sanitaire.
  • Muriel Jourda Sénatrice LR du Morbihan

Les 35 citoyens tirés au sort se sont retrouvés pour la première fois aujourd’hui au Conseil Economique Social et environnemental, le CESE, qui encadrera ses travaux. C’était une promesse d’Emmanuel Macron, qui entend ainsi éviter le procès en manque de transparence et contourner la méfiance vaccinale qui préoccupe beaucoup l’exécutif.

Comme la Convention Citoyenne pour le Climat avant lui, la mise en place de ce collectif citoyen doit montrer que le président de la République associe les citoyens à sa politique, que leur participation ne s’arrête pas aux élections. Son rôle : assurer, à partir du 16 janvier, la préparation puis le suivi de la vaccination grand public, en lien avec le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale piloté par le professeur Alain Fisher.

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Mais la démocratie participative, et singulièrement la démocratie sanitaire, ont encore du mal à convaincre. Les critiques se sont multipliées, reprochant à l’exécutif de fuir ses responsabilités, de court-circuiter la représentation nationale, ou simplement d’instrumentaliser et de dévoyer la démocratie participative.

Le CESE est déjà une vaste assemblée de citoyens ; les 83 organisations qu'il compose doit représenter 25 millions de femmes et d'hommes engagés. - Jean Grosset -

Je ne suis absolument pas hostile à la démocratie participative telle qu'elle est pratiquée en local. (...). Au niveau national il me semble que c'est une façon de contourner la constitution. - Muriel Jourda -

La démocratie participative sépare deux choses qui pour moi sont inséparables qui sont le pouvoir et la responsabilité. - Muriel Jourda -

Je pense qu'il n'y a pas une bonne méthode pour que la démocratie puisse se développer. (...). Dans ce contexte, le fait de pouvoir avoir un panel de citoyens pour donner un certain nombre d'avis et de conseils n'est pas une mauvaise chose. Ce qui m'inquiète plus c'est comment ces avis vont être utilisés et comment la démocratie en santé se développe. - Laurent Chambaud -

Augmenter la démocratie, ça renforce le suffrage universel. (...). Nous sommes partisans du compromis. (...). C'est un lieu neutre, indépendant qui n'a pas décidé d'être opposition permanente avec le gouvernement quelqu'il soit et qui travaille avec les citoyens pour leur permettre de conforter leurs jugements et de faire remonter avec cette commission temporaire les meilleures recommandations au gouvernement. - Jean Grosset -

35 personnes sur 67 millions de personnes c'est au-delà du gadget, c'est de la démagogie. (...). Il y a peut-être une certaine inefficacité des politiques publics et de ce fait ça créé un certain mécontentement. (...). La démocratie telle qu'elle existe nous permet de nous engager. Nous avons 550 000 élus en France. (...). La démocratie citoyenne met à mal nos institutions. - Muriel Jourda -

Je pense qu'il ne faut surtout pas opposer les deux formes de démocratie (représentative et participative) parce qu'elles sont indispensables l'une et l'autre. - Laurent Chambaud - 

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