Le marché de l'art doit-il se réinventer ?

Oxford Street à Londres, 25/02/2021
Oxford Street à Londres, 25/02/2021 - Photo by Vuk Valcic/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
Oxford Street à Londres, 25/02/2021 - Photo by Vuk Valcic/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
Oxford Street à Londres, 25/02/2021 - Photo by Vuk Valcic/SOPA Images/LightRocket via Getty Images
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Les rendez-vous manqués avec les grandes foires et la fermeture pérenne des musées profitent-ils aux galeries ? Comment se porte le marché de l'art contemporain en ces temps de pandémie ?

Avec
  • Marion Papillon Galeriste (Galerie Papillon), Présidente du CPGA Comité Professionnel des Galeries d'Art)
  • Nathalie Moureau Professeure de sciences économiques à l'université Paul-Valéry Montpellier
  • Jennifer Flay

Avant l'irruption du Covid-19 dans nos vies, l'art contemporain vivait des heures fastes, mais son marché très mondialisé dépendait plus que jamais des grandes foires comme Art Basel en Suisse, Frieze à Londres et bien sûr la Fiac à Paris. Malgré une embellie cet été, ces coeurs battants du secteur, ont dû passer la main en 2020, annonçant parfois leur annulation au tout dernier moment, au grand dam, des galeries qui redoutaient un effondrement de ce marché. Des galeries qui, par un tour étonnant du destin, se sont retrouvées en France quasiment seules en scène, la fermeture pérenne des musées, font d'elles aujourd'hui les seuls lieux d'exposition accessibles au public. Les foires, elles, n'ont cependant pas dit leur dernier mot puisque la semaine prochaine, du 4 au 7 mars, la Fiac propose pour la première fois une édition entièrement en ligne, qui réunira 208 galeries issues de 28 pays, c'est à peu près la même chose que quand elle se tenait encore en présentiel. Alors cette adaptation forcée suffira-t-elle à sauver ces grandes messes culturelles mais aussi avant tout commerciales, les galeries peuvent-elles à terme, voudraient-elles, se passer des foires ? Et dans ce contexte, surtout, comment continuer à prendre des risques, à faire émerger de nouveaux artistes, alors qu'en ces temps incertains, les collectionneurs privilégient les valeurs sûres. Bref, le marché de l'art contemporain doit-il se réinventer ? 

Le spectre de l'effondrement était vraiment là au printemps dernier, même si les galeries traversent une épreuve phénoménale, à la mesure de celle que le monde traverse, le marché continue a opéré, pas à un très haut niveau, et avec des baisses notables pour la plupart des acteurs, mais il ne s'est pas effacé. - Jennifer Flay -

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Aujourd'hui on est un peu moins inquiets. Les galeries, qui ont cessé leur activité, était déjà fragiles, pas de conséquence directe pour l'instant, mais on veut rester attentifs puisque on est inquiets pour les mois et les années à venir... Une galerie c'est un temps assez long. - Marion Papillon -

A partir du moment où les personnes ne pouvaient plus voyager, n'avaient plus accès à des restaurants, à des hôtels et pouvaient créer une épargne, d'une certaine façon ça contribue à favoriser le marché de l'art puisqu'elles peuvent acheter des biens qui sont durables... - Nathalie Moureau -