Alors que les évêques de France présentaient, il y a dix jours, un texte à destination des candidats, et que la Fédération protestante de France s'apprête à en faire de même la semaine prochaine, que peut-on dire sur l'éventuel pouvoir mobilisateur de la religion durant la campagne ?
- Haoues Seniguer Maître de conférences en science politique à Sciences Po Lyon, chercheur au laboratoire Triangle (CNRS, ENS), directeur adjoint de l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman (EHESS/CNRS)
- Valentine Zuber Historienne, directrice d'études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (PSL)
- Claude Dargent sociologue, professeur à l'Université Paris 8, chercheur associé au Cevipof de Sciences Po
Il y a dix jours, les évêques de France présentaient, comme à la veille de chaque échéance présidentielle, un texte "L’espérance ne déçoit pas" qui émet quelques idées pour les candidats et candidates. Mardi 1er février, ce sera au tour de la Fédération protestante de France de publier une adresse aux candidats.
Pourquoi ces institutions religieuses trouvent-elles nécessaires, tout en laissant libres les croyants, de suggérer aux politiques des pistes d’action ? Est ce en raison d’une méfiance de la République vis-à-vis des religions, méfiance qui a conduit par exemple à la fin du Conseil français du culte musulman ?
Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Haoues Seniguer, maître de conférences en science politique à Sciences Po Lyon, chercheur au laboratoire Triangle (CNRS, ENS), Claude Dargent, professeur de sociologie à l'Université Paris 8 et chercheur associé au CEVIPOF de Sciences Po et Valentine Zuber, historienne, directrice d'études à l'École pratique des Hautes Études .
"Pourquoi est-ce que les organisations religieuses ne seraient-elles pas dans leur rôle quand elles s'expriment au sujet de la campagne présidentielle ? Cela relève en tous cas de leur responsabilité, ils représentent des communautés humaines, des communautés croyantes et ils ont un message et une proposition de vivre ensemble, alors pourquoi ne pourraient-ils pas participer au débat public à l'instar de touts les autres autres syndicats, partis politiques, associations ou autres ?" Valentine Zuber
"Je crois qu'il existe une mécompréhension ou une confusion autour du principe de laïcité, je crois que tout le monde adhère aux principes laïques, il y a toutefois une confusion au niveau des représentations sociales, et c'est par cette confusion qu'on a l'impression que les religions n'auraient rien à dire sur la cité et dans la cité" Haoues Seniguer
"Les religions ont des valeurs, et il est difficile de leur reprocher de les défendre dans l'espace public. je pense que ça ne remet pas en cause la laïcité, la laïcité implique que l'État ne favorise aucun courant religieux mais cela n'empêche pas, loin s'en faut, les courants religieux de s'exprimer" Claude Dargent
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