Épisode 20 : "Nucléaire"

La voilà revenue sur le devant de la scène, après tant d’années de purgatoire, l’énergie nucléaire.

D’ici à la fin de la semaine prochaine la consultation, lancée par la Commission européenne auprès des Etats membres pour attribuer ou non, sous certaines conditions, le label vert aux centrales nucléaires, arrivera à son terme.

Cela au moment même où, en France, EDF annonce un nouveau report de mise en service de l’EPR de Flamanville et où l’opérateur national ajoute que les quatre plus gros réacteurs nucléaires français seront à l’arrêt jusqu’à l’automne, relançant ainsi la crainte de la pénurie énergétique.

Car parler de nucléaire, c’est parler des ressources, renouvelables ou non, et d’un objet social, l’énergie, négligé par les penseurs comme le rappelle dans son dernier livre le philosophe Philippe Eon. Il dialogue ce soir avec Vincent Carlino, maître de conférence en sciences de l’information à l’université catholique de l’Ouest qui s’est intéressé au nucléaire comme objet de controverses.

Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Philippe Éon, philosophe et auteur de plusieurs ouvrages sur le langage, sur l'énergie et sur le climat et Vincent Carlino, maitre de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université catholique de l’Ouest, à Nantes.

« Ce qui m’intéresse dans l’énergie, c’est que c’est un vecteur et un objet de communication sociale, ce qui s’explique par le fait que, l’énergie, comme d’autres secteurs de notre société, fait l’objet de politiques publiques» Philippe Éon

« Ce qui change les termes du débat pour la question du nucléaire, c'est la focalisation sur les déchets et non plus sur les lieux de production d’énergie nucléaire. En se focalisant sur les déchets, on s’inscrit forcément dans une temporalité beaucoup plus grande » Vincent Carlino