Prix de l'électricité : EDF doit-il payer la facture ?

Hausse du prix de l'électricité : est-ce à EDF de payer au profit de la concurrence ?
Hausse du prix de l'électricité : est-ce à EDF de payer au profit de la concurrence ? ©AFP - LOIC VENANCE
Hausse du prix de l'électricité : est-ce à EDF de payer au profit de la concurrence ? ©AFP - LOIC VENANCE
Hausse du prix de l'électricité : est-ce à EDF de payer au profit de la concurrence ? ©AFP - LOIC VENANCE
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Direction et syndicats s’opposent aux mesures du gouvernement pour limiter la hausse du prix de l’électricité. Une mesure qui prive selon eux l’entreprise de ressources au moment où elle en a le plus besoin.

Avec
  • Anna Creti professeure d’économie à l’université Paris Dauphine et membre du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières rattaché au Laboratoire d'économie de Dauphine.

L’augmentation des prix de l’énergie et plus particulièrement de l’électricité, indexée sur le prix du gaz, a jeté le trouble à quelques mois de la présidentielle. C’est ainsi que la commission de régulation de l’énergie a demandé à l’entreprise publique de vendre bien plus d’électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents privés afin de prévenir cette année une augmentation considérable des tarifs de l’électricité. 

Une décision qui a provoqué la colère, du sommet à la base de l’opérateur historique, et une grève très suivie la semaine dernière.  Il faut dire qu’elle intervient en même temps que le report de la mise en route de l’EPR de Flamanville et après l’annonce de l’arrêt pour maintenance d’une dizaine de réacteurs nucléaires, laissant craindre un possible black-out électrique en cas de vague de froid. Bref, bien que dopée par les annonces présidentielles d’une relance du nucléaire, EDF craint pour son avenir. 

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Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Anna Creti, professeur d’économie à l'Université de Paris Dauphine-PSL, directrice scientifique de la Chaire Économie du Gaz Naturel et de la Chaire Économie du Climat, Karine Granger, administratrice CGT au CA d'EDF, membre du conseil supérieur de l’énergie et Sylvain Hercberg, ingénieur et docteur en sociologie. 

"Mettre sur le dos du marché de l’électricité et de la libéralisation les défaillances majeures, qu’il faudrait prouver, ne doit pas être un jeu de raccourci. (…) Je ne comprends pas quelle est l’alternative. Après 25 ans de construction des marchés, que veut dire revenir en arrière ? Avec les règles de qui ?" Anna Creti

"Financer les EPR est une question de volonté et de reconstruction du tissu industriel qui aujourd’hui a disparu. Il n’y a pas que le problème d’EDF, il y a aussi le problème de toute l’industrie qu’il y a autour." Karine Granger

"EDF est à 85% ou 87% propriété de l’Etat, encore faut-il que l’Etat joue son rôle en tant qu’Etat, c’est-à-dire définir des politiques à long terme, donner une vision industrielle pour réussir la transition énergétique." Sylvain Hercberg

Le Temps du débat
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