Régulation, modération : les géants du numérique sont-ils des espaces autonomes ?

Les géants du numérique sont-ils définitivement autonomes ?
Les géants du numérique sont-ils définitivement autonomes ? ©Getty - Yiu Yu Hoi
Les géants du numérique sont-ils définitivement autonomes ? ©Getty - Yiu Yu Hoi
Les géants du numérique sont-ils définitivement autonomes ? ©Getty - Yiu Yu Hoi
Publicité

Les réseaux sociaux sont à nouveau mis face à leur paradoxe originel après l’attentat de Conflans : permettre une communication instantanée et inclusive, et de fait rendre possible la circulation de contenus viraux haineux ou faux. Réguler, modérer, contrôler ou sanctionner : que faire ?

Avec
  • Joëlle Toledano Professeure émérite d'économie, associée à la Chaire « Gouvernance et Régulation » de l'Université Paris-Dauphine
  • Arthur Messaud Juriste pour la Quadrature du Net (association de défense des droits et libertés fondamentales à l'ère du numérique)
  • Laetitia Avia Députée de Paris et porte-parole LREM, à l'origine de la proposition de loi contre la haine en ligne

L’attentat de vendredi dernier et ses suites politiques ont relancé un débat déjà ancien à l’aune de l’existence du web, né il y a vingt cinq ans : celui de l’influence et du gigantisme des GAFA, les principales plateformes sur le net.

Depuis samedi, des ministres, député.es et anciens ministres appellent à leur régulation ou à leur sens des responsabilités face à ce qu’ils publient et en particulier les appels à la haine et les dénonciations personnelles qu’on y trouve.

Publicité

Car, après s’être félicités de la croissance sans fin des plateformes, bien des commentateurs les estiment trop grosses et envisagent des réformes pour en corriger les excès.

Le Journal de l'éco
5 min

Comment penser la responsabilité des géants du numérique ?

On ne peut nier le rôle des réseaux sociaux dans l'assassinat de Samuel Paty, et à plusieurs échelles. Laetitia Avia

Il y a des actions de censure très sérieuses et très importantes par Facebook et Google, qui se considèrent comme des États. C'est leur plateforme. Ils appliquent leur loi privée. (...) Les GAFAM ont complètement intégré en interne toutes les demandes qui sont faites par la police, et se positionnent comme intérimaire pour traquer les messages terroristes. Cela implique la privatisation de la loi. Mais il n'y a aucune opposition entre Etats et GAFAM : il y a une alliance parfaitement comprise et qui fonctionne très bien. Arthur Messaud, juriste 

On accepte que l’économie des GAFAM se fabrique sur l’opacité, sur le fait qu'on ne sait pas où vont les publicités. Il faut s'attaquer au modèle économique de la publicité. C'est donc réintroduire de la concurrence dans le monde des réseaux sociaux, comme d'ailleurs dans le monde de Google. Là est vraiment la solution. Joëlle Toledano, économiste