Etudiants et Ouvriers : épisode 10/7 du podcast Mai 68, archives

Les manifestants de la CGT se rassemblent sous des banderole de "La Vie ouvrière" et "Etudiants-ouvriers unité" le 13 mai 1968 à Paris au départ du grand défilé unitaire
Les manifestants de la CGT se rassemblent sous des banderole de "La Vie ouvrière" et "Etudiants-ouvriers unité" le 13 mai 1968 à Paris au départ du grand défilé unitaire ©AFP - UPI
Les manifestants de la CGT se rassemblent sous des banderole de "La Vie ouvrière" et "Etudiants-ouvriers unité" le 13 mai 1968 à Paris au départ du grand défilé unitaire ©AFP - UPI
Les manifestants de la CGT se rassemblent sous des banderole de "La Vie ouvrière" et "Etudiants-ouvriers unité" le 13 mai 1968 à Paris au départ du grand défilé unitaire ©AFP - UPI
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Le 13 mai 1968 débute la grève générale. Les organisations syndicales professionnelles, d'abord hésitantes à se joindre au mouvement, commencent par s'opposer aux violences policières. Ce n'est que peu à peu que la fraternisation des mouvements va se faire et avec beaucoup de réticences.

Chroniques de Mai : une série en sept volets de Dominique Chagnollaud, diffusée pour la première fois sur France Culture en 1988. Suivez avec nous les événements de l'Année 68 au travers d'une mise en abyme documentaire qui reprend les événements de façon chronologique, de la bouche de ceux qui ont fait l'époque. 

Les témoignages : Henriette Asséo et Jacques Tarnero du Mouvement du 22 Mars, Pierre Chaunu, Historien, Alain Geismar, de la Gauche Prolétarienne, Jacques Rémy, étudiant en Sorbonne, Jacques Sauvageot, de l'UNEF, Alain Krivine, de la Jeunesse communiste révolutionnaire, Georges Séguy, secrétaire général de la CGT, Michel Jobert, directeur de Cabinet de Georges Pompidou, René Bonnety, de la CFDT, Alexandre Hébert et Yves Rocton, de FO - Nantes, Yvon Chotard, UNEF - Nantes, Bernard Tricot, secrétaire général du général De Gaulle, Edouard Balladur, membre du Conseil d’administration de l'ORTF et Maurice Grimaud, Préfet de police de Paris

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Cette puissante manifestation du 13 mai qui a été un événement important, je crois même décisif, car ce fut le jour où la classe ouvrière entrait en masse dans le mouvement de Mai.  
Georges Séguy

Mais tous ne furent pas d'accord avec l'attitude de la CGT pendant le mouvement. 

A partir du moment où la grève s'est développée dans les usines elle a cherché à circonscrire le mouvement à l'intérieur des usines, nous avons eu peu de rapport avec la CGT, elle a eu une attitude très fermée.  
Jacques Sauvageot

Puis vint la brève séquestration du directeur de Sud Aviation à Nantes : "Un membre de votre classe est incarcéré, vous me demandez à moi de le faire libérer, c'est une démarche tout à fait honorable et j'en ai fait des dizaines comme ça au cours de mon existence de militant. Malheureusement et encore aujourd'hui dans vos prisons, il y a des militants ouvriers qu'on n'a pas pu faire sortir" dira Alexandre Hébert au maire de Nantes.

Le documentaire aborde ensuite l'absence d'organisation et de préparation du mouvement ainsi que la volonté des étudiants de s'unir avec les ouvriers. 

Tous les leaders des groupuscules qui avaient un discours politique qui voulait bien être ouvriériste quand il s'agissait du Tiers-Monde mais ne s'intéressait absolument pas à ce qui se passait en France et surement pas à l'état des ouvriers de Sochaux, découvrent qu'il y a un mouvement ouvrier en France.  
Henriette Asséo.

L'aboutissement c'est l'arrivée du cortège étudiant, le 17 mai, devant l'usine Renault à Billancourt, soldé par le refus de la CGT de les laisser rentrer. "Nous, on n'est pas prêt à suivre les étudiants, nous nous avons un programme à la CGT" commentera un responsable du syndicat.

Avec l'entrée de la CGT dans le mouvement de Mai commencent les premières dissensions et interrogations sur l'avenir de la mobilisation. Les étudiants découvrant les mouvements ouvriers, alors que les ouvriers se méfient de ces révolutionnaires des beaux quartiers.

Peu à peu, les manifestants convergent sur le terrain, mais la division sur le fond et la forme de la mobilisation restent et les querelles de chapelles plombent l'union. 

Avec les voix de :

Charles de Gaulle - Président de la République

Daniel Cohn-Bendit - Mouvement du 22 Mars

Pierre Grappin - Doyen de la Faculté de Nanterre 

Alain Peyrefitte - Ministre de l'éducation nationale

David Rousset - Journaliste

Georges Vedel - ex-Doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques de Paris

Jean Capelle - directeur des lycées au Ministère de l'Education Nationale 

L'équipe