Portrait de Boris Tavernier, qui œuvre à une alimentation de qualité pour tous à travers son association « Vrac ».
- Boris Tavernier Co-fondateur de VRAC (Vers un Réseau d'Achat en Commun)
C’est avec une question de plus en plus fondamentale que nous allons ouvrir cette émission, à l’heure où la hausse des prix alimentaires fait craindre une aggravation de la situation déjà précaire de nombreuses personnes et où les politiques s’intéressent au pouvoir d’achat des ménages : comment bien manger à petits prix ? Comment faire quand on vit dans des déserts commerciaux, comment s’offrir une tomate locale qui coûte deux fois plus cher que celle provenant du Maroc, comment consommer «bio/local» quand aucun producteur n’est présent sur le marché ?
Vu d’un porte-monnaie moyen, le budget consacré à l’alimentation a plutôt chuté ces dernières années ; et l’idée selon laquelle manger en circuit court et bio est chère est une idée tenace. Face à ce constat, les initiatives se multiplient à l‘instar de VRAC, une association qui lutte depuis huit ans maintenant contre cette idée reçue, celle-là et celle qui veut qu’un pauvre soit condamné à mal manger.
Aujourd'hui, cuisiner des produits bruts coûte plus cher que cuisiner des produits transformés. L'argument selon lequel cuisiner des produits bruts et de saison coûte moins cher ne fonctionne pas. Les produits transformés, qui ne sont pas les meilleurs ni en termes de goût, ni en termes de nutrition, sont souvent plus accessibles pour les ménages les plus précaires.
Avec l'association VRAC, nous nous sommes orientés vers les quartiers les plus populaires car, dans ces quartiers, c'est souvent la double peine : vous n'avez pas forcément les moyens de bien consommer et, en plus de cela, il n'y a pas toujours d'offre sur votre territoire. Il y a en effet de véritables déserts alimentaires, des endroits où il faut marcher une quinzaine de minutes pour trouver un petit supermarché. VRAC est là pour essayer de changer la donne.
En amont, nous travaillons avec des producteurs, des paysans, que nous payons au juste prix. Il n'y a donc pas d'intermédiaires et, de plus, nous achetons en gros volume : cela permet de tirer les prix vers le bas. Ensuite, nous passons du temps dans le quartier, à rencontrer les associations, les habitants, à créer un lien de confiance. Puis, nous faisons goûter les produits, sans même parler de bio ou de circuit court : seul le goût compte.
Pour aller plus loin :
- Tout savoir sur l'association VRAC
- Et sur le livre Ensemble pour mieux se nourrir, écrit par Alexis Jenni et Frédéric Denhez, coordonné par Boris Tavernier
- Femmes d'ici, cuisines d'ailleurs, est paru aux éditions Albin Michel
- Restes d'enfance, co-édité par VRAC
- «Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on doit mal manger», une tribune de Boris Tavernier parue dans Libération
- Le chèque alimentaire ne sera pas mis en place avant 2022, Le Parisien
- En savoir plus sur la sécurité sociale de l'alimentation
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