A l'occasion du Salon de l'agriculture, et alors que le monde paysan, multiple, protéiforme mais souvent en souffrance se voit sommé de s'adapter aux nouvelles exigences des consommateurs, il est temps de s'interroger : qu'attend-on, aujourd'hui, de ceux qui nous nourrissent ?
- Guillaume Riou Président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (FNAB)
- Sylvie Brunel Géographe, professeure à l'université Paris IV (Paris-Sorbonne)
A l’occasion du salon de l’agriculture qui a ouvert ses portes hier porte de Versailles à Paris avec pour thème « L’agriculture vous tend les bras », nous allons, nous, tendre les bras à ceux qui travaillent la terre au quotidien : les agriculteurs. Certes, le nombre de paysans ne cesse de diminuer, leurs conditions de travail de se dégrader et les prévisions à moyen terme sont pessimistes, mais on peut aussi considérer que le secteur agricole montre de nombreux signes de dynamisme. D’où l’importance de montrer l’agriculture telle qu’elle est. Qu’attend-on de nos agriculteurs aujourd’hui ?
Sylvie Brunel est géographe, professeure à l'Université Paris IV et ancienne présidente d'Action contre la faim :
Toute la question est : comment faire pour répondre aux attentes nourricières de l'humanité qui continuent d'augmenter, en maintenant le prix de la nourriture accessible au plus grand nombre ?
L'agriculture biologique mobilise beaucoup de moyens, car comme on se passe des produits de traitement, on doit le compenser par le travail manuel ou les machines. C'est une agriculture qui a toute sa place mais qui doit rester une niche.
Nous avons à nos portes des façades maritimes, en Afrique du nord et au Moyen-Orient où les gens sont extrêmement dépendants de nos importations. Et nous avons une agriculture de pommes, d'élevage, céréalière très compétitive, qu'il faut conserver pour garantir notre sécurité stratégique et économique.
Guillaume Riou est agriculteur, cultivateur et éleveur dans les Deux-Sèvres, Président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) :
Mes parents ont été victimes dans les années 70 de ce système dit d'intégration, industrialisé poussé à son extrême, où ils avaient jusqu'à 600 bovins sur cinq hectares avec aucune autonomie. C'est une histoire que j'ai vu se répliquer dans mon entourage personnel des dizaines de fois.
La moitié de la population au début du siècle vivait en milieu rural et exerçait des activités agricoles. Nous ne sommes plus que 450 000 paysans aujourd'hui et c'est un chiffre qui baisse continuellement. Le rapport de force numérique s'est inversé, et s'est imposée alors la nécessité pour les paysans de se mettre en conformité avec l'attente citoyenne.
En ce moment, ce qu'on appelle l'agriculture 4.0 est basée essentiellement sur le culte technologique. Je pense qu'il y a une autre sortie, une solution basée sur la nature. Nous n'aurons pas d'autre choix que de travailler en coopération avec les éléments naturels.
Pour aller plus loin :
- Le Salon de l'Agriculture.
- Le site de la Fnab.
- La Cerise sur le gâteau de Camille Labro.
La bande-annonce de "Au nom de la terre", de Edouard Bergeon
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"Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes" de Rodolphe Marconi, en salles mercredi 26 février :
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