

Séduits par les produits bios, nous ne savons pourtant pas toujours de quoi il retourne. Cette confusion, les pros du marketing l'ont bien identifiée pour mieux la faire fructifier et en tirer profit. Alors, entre les labels verts qui prolifèrent et les prix parfois exorbitants, comment se repérer ?
- Daniel Vuillon Co-fondateur du mouvement Amap
- Christophe Brusset Ancien secrétaire général d'un grand groupe agro-alimentaire international
On ne compte plus les « fêtes bio » qui se multiplient un peu partout sur le territoire. En vingt ans, les ventes de produits bios ont été multipliées par dix et ils devraient représenter 10% de la consommation d’ici 2025. Mais face à la multitude de produits verts, qui s’affichent « organiques », « naturels », « écoresponsables », ou même tout simplement bio sans qu’on sache toujours de quoi il retourne, comment s’y retrouver ? Le bio est-il toujours bon, comme on nous le vend, pour la planète et pour notre santé ? Christophe Brusset, auteur des Imposteurs du bio, paru chez Flammarion
Les règles du bio sont en constante évolution et sont un compromis entre les Etats européens, pour arriver à un minimum d'exigences. Les labels doivent garantir que les produits sont produits d'après les règles de la production biologique : sans OGM, sans pesticide ni engrais de synthèse. Mais rien n'est dit, par exemple, sur le bilan carbone : rien n'empêche, donc, d'importer des produits produits sous serre à l'autre bout du monde.
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C'est un marché important, de onze milliards d'euros par an. Aujourd'hui, 80% de la croissance des ventes se fait grâce au bio : aucun industriel ne peut se passer de ces relais de croissance. Les consommateurs ont intégré que les produits du bio coûtent plus chers. Par contre, ils ne savent pas vraiment quel est le juste prix. Partant de là, les industriels se sont dits qu'ils pouvaient forcer le trait.
Rien ne différencie le bio du non bio. Si on analyse un produit, on n'a aucun moyen de savoir si c'est du bio ou non. Vous pouvez avoir un produit très beau ou très moche. En moyenne, ils peuvent être meilleurs, mais ce n'est pas une nécessité. Malgré, ça, il faut continuer d'encourager le bio : mais il vaut mieux produire localement, c'est meilleur pour la santé et pour l'économie.
Daniel Vuillon, co-fondateur, en 2001, du mouvement Amap (Association de maintien pour l'agriculture paysanne)
On est dans un circuit direct, court, sans intermédiaire. Il n'y a pas de gaspillage, ni d'emballage. Donc le prix à payer est le prix comptable, ce qui permet à une ferme donnée d'exister. C'est l'addition des charges de cette ferme, dont la rémunération décente du travail, divisée par le nombre d'abonnés que cette ferme peut nourrir, qui donne le prix à payer en Amap.
Pour aller plus loin :
- " Les Imposteurs du bio" est paru chez Flammarion.
- Les autres livres de Christophe Brusset sont à retrouver chez Flammarion
- En savoir plus sur les Amap
Première diffusion le 25/10/2020
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