

Cette année, l’Inde deviendra le pays le plus peuplé de la planète devant la Chine avec plus d’un milliard quatre cents millions d’individus. En 2022, elle est aussi devenue la cinquième économie mondiale. Sur le plan diplomatique, la nation asiatique se veut très active.
Ce que la carte publiée cette semaine dans le journal Le Monde tâche de montrer, c'est un positionnement diplomatique particulier. Delphine Papin, cartographe du quotidien, éclaire : "L'Inde participe à de multiples forums de discussion et de coopération, et ce qui est intéressant c’est que certains d’entre eux peuvent paraître contradictoires."
La nation asiatique participe au G20 en tant que puissance économique majeure, fait partie des BRICS, les cinq économies qu’on a pu appeler "émergentes", en opposition aux puissances traditionnelles, et est aussi membre de l’Organisation de coopération de Shanghai, une organisation voulue initialement par la Chine et la Russie pour gérer les questions sécuritaires en Asie centrale. "Et ça peut paraître surprenant que l’Inde participe à cette initiative chinoise, car les deux géants du monde sont sur le terrain des voisins rivaux, voire ennemis."
L'ADN de l'Inde, c'est le non-alignement. "A l’indépendance du pays en 1947, déjà l’Inde ne veut pas s’enfermer dans la logique de la guerre froide entre Moscou et Washington et elle veut peser sur la scène internationale."
Aujourd'hui, le non-alignement a été remplacé par une nouvelle doctrine : une logique de "multialignement", notion théorisée par l’actuel premier ministre nationaliste Modi. "Pour faire simple, L’Inde ne choisit pas de camp, ce qui est la position de toujours mais dialogue avec tout le monde et c’est ça qui est nouveau. Elle se cherche ainsi plutôt un rôle de pivot."
La carte illustre le fait avec le sujet de l'armement. "C’est auprès de la Russie qu’elle se fournit le plus en armes, même si la France a récemment pris la première place, en raison de la vente de plusieurs Rafales. C’est aussi à cause de cette dépendance que New Dehli rechigne à condamner ouvertement l’invasion russe de l’Ukraine, elle s’est par exemple abstenue lors du vote aux Nations unies, en mars dernier."
L'équipe
- Production