Baudelaire et l'effroi de la bêtise : épisode 4/4 du podcast Baudelaire, nouvel air

La bêtise, cette pieuvre effrayante à l'irrémédiable croissance pour Baudelaire ?
La bêtise, cette pieuvre effrayante à l'irrémédiable croissance pour Baudelaire ? ©Getty - Gremlin
La bêtise, cette pieuvre effrayante à l'irrémédiable croissance pour Baudelaire ? ©Getty - Gremlin
La bêtise, cette pieuvre effrayante à l'irrémédiable croissance pour Baudelaire ? ©Getty - Gremlin
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Adèle Van Reeth reçoit Jacques Darriulat à propos de Baudelaire et de la place de la bêtise dans l'oeuvre du poète.

Avec
  • Jacques Darriulat ancien enseignant en philosophie en classes préparatoires au lycée Henri IV puis à la Sorbonne, auteur du site http://www.jdarriulat.net

Thème méconnu dans l’œuvre de Baudelaire, Jacques Darriulat fait pourtant de la bêtise un motif déterminant pour saisir l’écriture et la pensée du poète. Au cours de cet entretien avec Adèle Van Reeth, le philosophe explique la façon dont pour Baudelaire, le travail poétique était une lutte contre cet effroi, cette sorte d’hypnose devant la bêtise. Celle qu'il pourrait presque écrire avec un B majuscule prend chez lui la figure d’une forme de destin qui s’abat de façon incompréhensible sur l’humanité des modernes, et qui le terrifie. 

Baudelaire est effrayé par la bêtise, il la voit comme une sorte de déesse inconsciente dont le règne s’étend sur les grandes foules des cités modernes. Et le seul remède contre ce mal, contre cet "irrémédiable", c’est la poésie.                                
Jacques Darriulat

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Jacques Darriulat rappelle que chez Baudelaire le thème de la bêtise rejoint celui de l’abêtissement, de la bestialité, d’une certaine malédiction satanique qui éteint la lumière de la spiritualité pour consacrer cet avènement nouveau incompréhensible de la matière, cette épiphanie d’un monde matérialiste où les hommes deviennent bêtes.

Pour Baudelaire, la bêtise représente cet enlisement de l’esprit dans la matière qui est comme la conséquence irréversible d’une humanité sans idéal, sans au-delà, sans but. Une foule qui tourne en rond en se consacrant à de vulgaires plaisirs.            
Jacques Darriulat

Textes lus par Jacques Bonnaffé :

  • Baudelaire, Choix de maximes consolantes sur l'amour , p. 546-549 dans l'édition de la Pléiade de 1975
  • Baudelaire, "Le chat", lu par Sylvia Berge
  • Baudelaire, "L'horloge', Petits poèmes en prose

Extraits diffusés

  • Carmelo d'Angelo, "Vaporetto"
  • Jacques Brel, "L'air de la bêtise", parodie de "L'air de la calomnie" de Rossini, dans le Barbier de Séville
  • Gainsbourg, "Sois belle et tais-toi"
  • François Béranger, "Le tango de l'ennui"
  • Coluche, "Le Belge"
  • "Tout le monde veut devenir un cat", bande originale du dessin animé Les Aristochats  de Walt Disney
Jacques Darriulat
Jacques Darriulat
© Radio France - Ivy Paolantonacci

Le Journal de la philosophie

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