Claude Ponti, le philo-sinateur qui voulait changer les enfants

Claude Ponti. Avec l'aimable autorisation de L'Ecoler des loisirs
Claude Ponti. Avec l'aimable autorisation de L'Ecoler des loisirs - AP
Claude Ponti. Avec l'aimable autorisation de L'Ecoler des loisirs - AP
Claude Ponti. Avec l'aimable autorisation de L'Ecoler des loisirs - AP
Publicité

Nous recevons aujourd'hui le plus poétique des "philo-sinateurs", le conteur des Ventures d'Isée, l'auteur du Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer, et plus récemment l'illustrateur des Lois fondamentales de la stupidité humaine de Carlo Cipolla.

Avec

Il y a toujours une certaine violence dans les livres de Claude Ponti : Isée connaît beaucoup de mésaventures, notamment la mort de sa grand-mère, Okilélé vit sous un lavabo parce qu'il n'est pas aimé par ses parents... Mais, selon l'auteur, ce qu'il dépeint n'est qu'un pâle reflet de la violence qui existe réellement dans la vie quotidienne. Une violence qu'il ne faut d'après lui pas cacher aux enfants :

Il faut appeler la guerre la guerre, un meurtre un meurtre. En ce qui concerne le mal, surtout devant les enfants, c'est mieux de parler de choses concrètes que de généralités, qui sont extrêmement difficiles à saisir. 

Publicité
La leçon de choses
4 min

Pour Claude Ponti, on peut parler de tout, et il vaut toujours mieux rire que pleurer - y compris de ce qui est tragique. Ou de la stupidité. À la différence des crétins ou des bandits, les stupides sont vraiment dangereux, car ils se font autant de mal à eux-mêmes qu'ils en font aux autres. Or, ce qui est pardonnable et acceptable chez les enfants l'est beaucoup moins chez les adultes : 

Un enfant n'est pas forcément gentil, mais il a complètement le droit de ne pas savoir, de ne pas comprendre ce qu'il fait. C'est à l'adulte de faire la différence.

La Grande table culture
28 min

Alors qu'une écriture comme celle de Rabelais est extrêmement imagée, chez Ponti ce sont justement les dessins qui racontent à eux seuls une histoire. Pour autant, l'auteur s'amuse aussi avec le langage, qu'il tord dans tous les sens - même si pas toujours volontairement, comme nous le confie ici l'écrivain dyslexique :

La moitié des jeux de mots, je ne les fais pas exprès.

Son but, derrière tout ça, est de "changer l'enfant". De manière plus générale, Claude Ponti considère que c'est le rôle de l'art, que de faire changer les spectateurs, auditeurs, ou lecteurs.

Adèle Van Reeth et Claude Ponti
Adèle Van Reeth et Claude Ponti
© Radio France - AR

Références musicales :

  • Tsegué-Maryam Guèbrou, Homesickness
  • Bruce Broughton, Stupidigration
  • Fred Bongusto, L’homme à la ferrari, Stupido romantico
  • Camille, Janine I
  • Blind Willie Johnson, John the revelator

Lectures :

  • Rabelais, Le Quart-Livre, 1552, translation en français moderne par Guy Demerson (Points Seuil, 1997), pp.133-135
  • Jonathan Swift, Méditation sur un balai, 1710

Archives sonores :

  • Zouc, La Fourmi (émission Numéro 1, TF1, INA, 04/02/1978)
  • Jankélévitch (France 3 – 15/11/1981)
  • Charlie Chaplin, Les Feux de la rampe ( 1952)

Par Adèle Van Reeth. Réalisation : Nicolas Berger. Lectures : Anouk Grinberg.

L'équipe